* Les ondes de Bachelard
Impossible de passer une telle journée sans se référer aux méditations de l’auteur de "L’eau et les rêves". Eaux claires ou dormantes, eaux profondes ou berceuses, eaux maternelles ou violentes : au fil des interventions, on devine toute la gamme des sentiments et des fantasmes analysés par le philosophe. "C’est près de l’eau que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation…"
* Le précurseur et le rebelle
Si, pour Gaston Bachelard, "l’eau accueille toutes les images de la pureté", on peut en faire des expériences fort contrastées. Ainsi de William Wordsworth et de Lord Byron dans un petit détour par la poésie anglaise. Mais alors que l’imaginaire poétique du premier se nourrit de la profondeur féconde du lac Windermere, là où il cultive l’oubli de soi, le second éprouve un instant au bord du Léman la tentation de la transcendance romantique (Bernard-Jean Ramadier, de l’Université de Lyon).
* Les deux rives de la littérature lémanique
La quasi majorité des grands écrivains européens sont passés par les bords du Léman et l’ont évoqué d’une manière ou d’une autre. Mais s’agissant des "écrivains du cru", Paul Guichonnet, professeur honoraire de l’Université de Genève, note l’opposition des rivages. Les auteurs savoyards, plus individualistes, s’adressent plutôt aux publics "de l’extérieur", quitte, parfois, à tomber dans les pièges de la littérature touristique. Les romands sont davantage "terroir", plus attentifs aux enracinements intimes. Avec la stature dominante d’un Ramuz pour qui le lac représente un berceau de bonheur et de liberté.