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8 mars 2023.

Aqueducs

Un aqueduc est un canal artificiel (souterrain, à même le sol ou (...)

Un aqueduc est un canal artificiel (souterrain, à même le sol ou aérien, ouvert ou fermé), destiné au transport d’eau pour l’approvisionnement d’une population, l’irrigation ou autres usages, industriels surtout. Dans le langage usuel francophone, contrairement à d’autres langues d’origine latine dans lesquelles le mot désigne l’ensemble d’une infrastructure ancienne ou moderne de transfert d’eau, ce mot ne s’applique souvent qu’à des constructions de l’époque romaine ou à leurs parties aériennes les plus spectaculaires.

 Photographies extraites de la banque d’images Water Alternatives (WA)

Le Pont du Gard (France)

Patrimoine mondial de l’humanité, le Pont du Gard, dans le Midi de la France, est la partie la plus prestigieuse et la mieux conservée d’un aqueduc romain de 50 km qui amenait l’eau d’Uzès jusqu’à Nîmes. Construit entre 38 et 52 de notre ère, ce pont mesure 490 mètres de long, culmine à 48 mètres au-dessus du Gardon et pèse plus de 50’000 tonnes. C’est le plus haut des ouvrages romains de ce genre mais aussi l’aqueduc romain affichant la pente la plus faible avec une déclivité moyenne de quelque 24 centimètres par kilomètre. Au meilleur de son utilisation, aux 2e et 3e siècles, quelque 35’000 mètres cubes d’eau (35 millions de litres) transitaient chaque jour par l’aqueduc. Il fut peu à peu abandonné dès le 3e siècle et définitivement délaissé lorsque s’écroula l’Empire romain d’Occident. (photo WA /F.Molle)
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 Voir aussi les photos aqueduc.info du Pont du Gard

Aqueduc de Ségovie (Espagne)

Inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 1985, l’aqueduc romain de Ségovie, en Castille-et-León, est l’un des plus importants vestiges romains en Espagne. Construit probablement au milieu du 1er siècle apr. J.-C., il se caractérise, selon l’UNESCO, “par sa monumentalité, son excellent état de conservation, et surtout son remarquable emplacement par rapport au site urbain”. Long de 813 mètres et d’une hauteur de 28,5 m au point le plus bas du vallon, il compte au total 166 arcs. L’ensemble de ses 20’400 blocs de granite tient par son propre poids, sans aucun mortier. Cet aqueduc, alimenté par la rivière Fuenfria située à 17 km de Ségovie, servait au transport de l’eau jusque dans la région de La Acebeda, une quinzaine de kilomètres plus loin. Il a été utilisé jusqu’en 1973. (photo WA / Pixabay-J.M.Benito Herrero)
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Aqueduc de Mérida (Espagne)

“L’aqueduc des Miracles” - une appellation due au fait de son étonnante résistance au fil des siècles - fait partie de l’ensemble archéologique espagnol de Mérida, en Estrémadure. Il a été construit dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. pour approvisionner en eau la colonie romaine d’Emerita Augusta et il a sans doute rempli ce rôle durant trois siècles au moins. La partie monumentale de l’aqueduc, située à l’extrémité d’une canalisation d’une dizaine de kilomètres, a été construite pour franchir la vallée du Rio Albarregas. Cet ultime tronçon composé de trois séries d’arcs superposés s’étend sur 830 mètres avec une hauteur maximale de 25 mètres. Sa structure repose sur plusieurs dizaines de piliers faits de pierres de taille en granit gris et de briques rouges. (photo WA / Lorenzo Vallés)
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Aqueduc de Pegões (Portugal)

Cet aqueduc, situé au centre du Portugal à proximité de la ville de Tomar, dans le district de Santarém, a été construit entre 1593 et 1614 sous la direction d’un architecte d’origine italienne, Filippo Terzi, que le roi Philippe II avait établi comme surintendant de tous bâtiments du royaume. Cette canalisation était alors destinée à approvisionner en eau le couvent de l’Ordre du Christ, une institution militaire religieuse qui avait hérité des biens de l’Ordre des Templiers après sa dissolution. Long de quelque 6 kilomètres, l’aqueduc repose sur 180 arches. Sa partie monumentale de plus de 30 mètres de haut, construite pour le franchissement d’une vallée, comporte 58 arches en plein cintre soutenues par 16 arches en ogives. À ses extrémités se trouvent deux édifices abritant chacun un bassin de décantation. L’aqueduc de Pegões a été utilisé jusqu’au milieu du 20e siècle. (photo WA)
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Aqueduc de Césarée Maritime (Israël)

À la fin du 1er siècle av. J.-C., le roi Hérode 1er le Grand s’était fait construire un palais résidentiel en bordure de mer à Césarée Maritime (située aujourd’hui dans le district israélien de Haïfa). Mais après sa mort, au tout début du premier siècle de notre ère, les Romains firent de cette ville la capitale politique et militaire de la province de Judée en lieu et place de Jérusalem. Sous l’occupation romaine, cette cité disposait d’abondantes réserves d’eau provenant de puits, de citernes et de trois aqueducs. Le plus important d’entre eux fut construit au 2e siècle, sur ordre de l’empereur Hadrien, parallèlement à un premier canal dont l’apport ne suffisait plus mais qui fut alors également restauré. C’était le plus grand aqueduc de la province romaine. Fait de pierres taillées recouvertes d’une chaux rougeâtre, le canal aménagé entre des murs de plus d’un mètre de large avait une section rectangulaire de 1,8 m de large sur 1,4 de haut et offrait un débit théorique maximal de 2500 m3/h. (photo WA)
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Aqueduc de Carthage (Tunisie)

Suite à une grande sécheresse survenue au début du 2e siècle de notre ère, l’empereur romain Hadrien décida d’approvisionner la ville de Carthage avec des eaux de sources captées dans les montagnes du Djebel Zaghouan et du Jouggar, ce qui nécessitait la construction d’un aqueduc. Celui-ci comporte donc deux branches initiales qui se rejoignent à proximité de la ville de Zaghouan, à quelque 90 km de Carthage. La longueur totale de l’aqueduc, y compris ses ramifications, est de 132 km. Coupé à plusieurs reprises, remis en état, pourvu d’une dérivation vers Tunis, puis laissé à l’abandon, il sera restauré dans les années 1860 : certaines sections sont remplacées par des conduites en fonte et les captages sont partiellement remis en service. Mais faute d’entretien suffisant, son exploitation sera peu à peu abandonnée. Aujourd’hui une quarantaine d’hectares des terres qui longent les arches et les piliers de l’aqueduc est classée comme zone d’importance pour la conservation des oiseaux, entre autres des faucons crécerellettes qui nichent dans les cavités de la construction. (photo WA / IRD-C.Leduc)
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Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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