AccueilÀ la Une

4 mars 2010.

Rapport qualité-prix

ÉDITO MARS 2010 On a donc revécu, tel un rite annuel, la (...)

ÉDITO MARS 2010

On a donc revécu, tel un rite annuel, la Journée mondiale de l’eau. Figée le 22 mars dans l’agenda de l’ONU, entre la journée de la poésie et celle de la météo. Entre rêves et sciences, entre ondées et pluviomètres. Joli sujet de dissertation printanière.

Son thème, décliné en de multiples langues, avait cette fois-ci pour slogan : ‘De l’eau propre pour un monde sain’. Et pour objectif d’attirer une fois encore l’attention sur la qualité de l’eau, absolument essentielle à la santé, celle des gens comme celle de la nature, une eau pourtant de plus en plus menacée par toutes sortes de pollutions générées par les activités humaines. En d’autres mots : nous dépendons totalement de la qualité de notre eau, mais cette qualité dépend elle aussi de nos comportements. Vaste question que ces quelques remarques éparses ne feront qu’effleurer.

Relever le défi de la qualité de l’eau, ce n’est pas se préoccuper seulement de sa propreté au robinet ou dans les bouteilles, ni même répondre à toutes les normes - et Dieu sait s’il y en a - qui régissent les denrées alimentaires. Tout le cycle de l’eau est concerné, des glaciers aux océans, les eaux souterraines autant que les eaux de surface.

L’année 2010, placée sous le signe de la biodiversité, nous rappelle d’ailleurs l’importance de prendre soin des écosystèmes qui, à leur manière, ont aussi pour fonction d’épurer l’eau de manière naturelle.

Dans ce pays, les services de distribution d’eau ne lésinent pas sur les moyens, financiers et technologiques, qui leur permettent de garantir une eau potable dont tout le monde ou presque reconnaît la très haute qualité. Mais comme leur responsabilité s’arrête au compteur et que les problématiques se font de plus en plus aiguës, les propriétaires eux aussi vont devoir faire preuve de vigilance pour conserver cette qualité d’eau dans leurs immeubles, et surtout dans leurs tuyaux.

Il ne suffit toutefois pas de répéter à l’envi qu’il revient moins cher de prévenir les pollutions que de les traiter après contamination, ou que les services de l’eau et de l’hygiène offrent de très bons retours sur investissements, économiquement et socialement parlant. La qualité de l’eau, comme la sécurité de son approvisionnement, a un coût toujours plus élevé. Et les distributeurs d’eau potable s’attendent à des choix difficiles lorsqu’il s’agira pour eux d’adapter leurs tarifs aux nouvelles dépenses engagées pour que les usagers bénéficient en permanence d’une eau pure, saine et propre.

Les stations d’épuration, parlons-en, ne sont pas une panacée. Même les plus sophistiquées d’entre elles ont leurs limites et n’arrivent pas à éliminer par exemple toute trace de médicaments ou de déchets chimiques qui, une fois rejetés dans les cours d’eau et les lacs, représentent des menaces non négligeables pour la qualité des réserves en eau potable. Rien ne remplace la prévention et c’est en amont déjà qu’il convient d’agir, collectivement et individuellement, en se débarrassant des résidus domestiques et produits toxiques d’usage courant ailleurs que dans les conduites d’évacuation d’eaux usées.

Une chose est d’essayer d’économiser l’eau et de jeter de temps à autre un coup d’œil à son compteur (pour autant qu’on en ait un) ou à sa facture d’eau (dont le locataire la plupart du temps n’est pas informé), une autre est de vérifier dans quel état on rend cette eau à mère nature.

Chaque jour nous met en face de cette responsabilité : comment ne pas salir, ou du moins comment ‘user’ le moins possible cette ressource que l’on prélève ou consomme sans même lui accorder la plus infime des attentions ? À défaut d’outil d’analyse, c’est chacun de nos sens qu’il convient alors d’activer. Et surtout le premier d’entre eux : le bon sens. Celui qui nous incite à ne pas détruire ce dont on a d’abord besoin pour vivre. Et qui, tous comptes faits, n’a pas de prix. Comme la santé.

Bernard Weissbrodt



Infos complémentaires

> Lien vers le site officiel
de la Journée mondiale
de l’eau 2010

> Voir aussi ces quelques données ONU-eau

Articles aqueduc.info
liés à cet éditorial :

> Progrès dans l’accès à l’eau potable, apathie dans l’assainissement

> Faire de l’eau potable à domicile

> Quête d’eau dans les Collines béninoises

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


Contact Lettre d'information