A quoi ressemblait la Suisse lors de cette période glaciaire ? Où étaient les glaciers ? Où étaient les zones non recouvertes par la glace ? Les réponses à ces questions sont désormais cartographiées. Les experts en paléoclimatologie ont en effet estimé nécessaire de synthétiser les connaissances acquises depuis le dernier relevé cartographique global édité en 1970. Depuis cette date, la recherche scientifique a permis de se faire une meilleure idée de l’extension des glaciers alpins lors de la phase maximale de la dernière période glaciaire.
Mais pour cela il a tout de même fallu faire quelques compromis, car certaines questions restent encore sans réponses clairement établies, notamment en ce qui concerne le fait que cette dernière expansion glaciaire n’a pas été totalement simultanée dans les Alpes occidentales et orientales. Par contre, il y a quasi unanimité pour dire que cette expansion a correspondu à la période de froid maximal.
Le pic de la dernière ère glaciaire représente un évènement paléoclimatique extrême (par rapport au froid) et la reconstitution cartographique de l’extension des glaciers permet de tirer un certain nombre de conclusions intéressantes. La mise en évidence par exemple de la calotte glaciaire du Haut-Jura permet d’en savoir un peu plus sur la circulation atmosphérique durant cette période.
Quant aux grands dômes de glace au-dessus de la Haute-Engadine (dont la surface culminait à quelque 3’000 mètres d’altitude), de la Vallée de Conches ou de la région de Zermatt, on sait désormais qu’ils ont eu une influence directe sur la dynamique des flux de glace au cœur du massif alpin, au point que les glaciologues préfèrent aujourd’hui les appellations de glacier du Valais ou de celui des Grisons, plutôt que celles de glacier du Rhône ou du Rhin.
La carte ’La Suisse durant le dernier maximum glaciaire’ » (© swisstopo) fait partie de la série ‘GéoCartes 500’ (1 :500 000). Elle est éditée sur format imprimé, disponible en librairie. Elle peut être également commandée en ligne sur le site de swisstopo ou celui de toposhop. L’édition en format numérique est téléchargeable gratuitement sur ces mêmes sites.
Cette carte est le résultat de la collaboration entre la Commission suisse pour la recherche sur le Quaternaire CSQ , de l’Institut de géologie de l’Université de Berne, de la Fondation suisse pour la Recherche Alpine, de l’Académie des sciences naturelles et de l’Office fédéral de topographie. (Informations swisstopo)