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17 février 2010.

PCB dans les eaux suisses : pas de contamination excessive, mais d’importantes pollutions ponctuelles

Les analyses de mesures recueillies durant les 20 dernières (...)

Les analyses de mesures recueillies durant les 20 dernières années montrent que la plupart des poissons des eaux suisses ne présentent pas de contamination excessive par les PCB (polychlorobiphényles). Mais des valeurs trop élevées ont été mesurées entre autres dans la Birse et la Sarine. Pour réduire ces pollutions ponctuelles importantes, les sources d’émissions de PCB doivent être identifiées et assainies. Telles sont les principales conclusions d’un rapport publié par l’Office fédéral de l’environnement.

Les contaminations au PCB constatées en 2007 dans des poissons de la Sarine, et plus tard dans dans la Birse, en aval de Choindez, ont incité l’Office fédéral de l’environnement à mandater des experts pour disposer d’une vue d’ensemble de la situation et pouvoir ensuite de définir les mesures à prendre.

Plus de 1300 résultats de mesures portant sur des poissons et recueillies durant les 20 dernières années ont ainsi été évalués. Il ressort de l’analyse de ces données hétérogènes (dont sont par ailleurs absents plusieurs cours d’eau du Plateau suisse) que la contamination de fond atteint en moyenne 4 picogrammes (un pg = un millième de milliardième de gramme) d’équivalents toxiques par gramme de poids frais.

Mais, ici et là, des sources ponctuelles à proximité des cours d’eau peuvent entraîner une pollution accrue de l’eau et une contamination des poissons par les PCB. Dans ces tronçons pollués, les concentrations de PCB de type dioxine dépassent très largement, toutes espèces confondues, la concentration maximale de 8 picogrammes prévue par la législation sur les denrées alimentaires.

C’est le cas pour des poissons prélevés dans la Birse, en aval de Choindez, dans la Sarine, en aval de la décharge de La Pila, et dans le Haut-Rhin, ainsi que dans des aloses feintes, poissons riches en matière grasse, provenant du lac Majeur.

Aux cantons de poursuivre les recherches

Les causes de la pollution élevée de ces eaux ne sont jusqu’à présent que partiellement connues. Les sources ponctuelles possibles sont d’anciennes décharges, des chantiers de récupération de ferraille où des appareils contenant des PCB ont été manipulés sans les précautions requises ainsi que d’autres sites contaminés par des PCB.

L’OFEV recommande aux cantons de mener leurs propres investigations afin d’identifier les sources ponctuelles de PCB à proximité des cours d’eau et des lacs et fournira pour cela aux offices cantonaux un document utile à la réalisation de ces investigations.

Afin de réduire le risque sanitaire éventuel lié à la consommation de poisson pour la population, en particulier pour les pêcheurs de loisirs et leurs familles. Les Offices fédéraux et de la santé publique avaient déjà publié en 2009 des recommandations sur la procédure à suivre en cas de concentrations élevées de PCB de type dioxine dans les poissons. (Source : OFEV)


DOCUMENTS UTILES

 Fiche d’information OFEV : classification des eaux suisses selon la contamination actuelle des poissons par les PCB
 Rapport sur les polychlorobiphényles (PCB) dans les eaux en Suisse
 Recommandations aux cantons en cas de contamination des poissons par les PCB
 Sites contaminés : Rivières et poissons - encore trop de PCB ! (article du magazine « environnement » (1/2010) publié par l’OFEV
 Les articles de aqueduc.info consacrés aux pollutions par PCB



Infos complémentaires

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:: Des polluants toxiques et persistants

 Jusqu’à leur interdiction totale en 1986, les polychlorobiphényles (PCB) ont été utilisés pour de nombreuses applications techniques. Ce sont des mélanges industriels fabriqués et utilisés à partir des années 1930 pour leurs propriétés isolantes (transformateurs électriques) et leur stabilité chimique et physique (huile de coupe, encre, peinture). On estime à un million et demi de tonnes la quantité de PCB produits jusqu’ici dans le monde.

 En raison de leur grande stabilité chimique et physique et de leur faible biodégradabilité, les PCB - parfois libérés suite à des manipulations inadéquates - se retrouvent diffusés dans les écosystèmes et peuvent contaminer fortement l’environnement, l’air, les eaux et les sédiments. Ils s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire dans les tissus gras et l’alimentation constitue la principale voie de contamination.

 Les PCB peuvent engendrer divers effets toxiques chroniques notamment sur le système immunitaire et sur les mécanismes de régulation endocrinienne. Certains d’entre eux ont des effets similaires à ceux de la dioxine. Toutefois, il n’existerait de vrais risques pour la santé humaine que si l’on consomme des poissons hautement contaminés en grande quantité et sur une très longue durée. Leur consommation occasionnelle ne représenterait aucun danger. □

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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