Sur douze plages de galets autour du Léman, les chercheurs ont trouvé plus de 3000 débris de plastique contenant des objets identifiables - jouets, stylos, cotons-tiges, tuyauterie, cache-pots, emballages alimentaires – ainsi que des fragments de plastique, y compris de la mousse expansée et du polystyrène.
Plus de 600 de ces objets plastiques représentant les différents types de déchets trouvés ont été ensuite analysés pour la recherche des toxines par le biais d’une technique non destructive qui utilise la fluorescence X. Cette technique, non destructive, permet de déterminer la composition chimique des matériaux.
Ces analyses ont détecté la présence fréquente d’éléments dangereux, tels que le brome, le cadmium, le mercure et le plomb, parfois dans des concentrations très élevées dans certains cas. Les chercheurs expliquent que l’abondance de ces éléments toxiques, qui sont maintenant restreints ou interdits, montre que la durée de vie de ces plastiques dans le lac peut se compter en décennies. Par exemple, du mercure a été trouvé dans des objets plastiques rouges ou brun rougeâtre, alors que l’utilisation de cette substance comme pigmentation n’a plus cours depuis les années 1950.
"Les débris de plastique dans les lacs d’eau douce sont susceptibles de poser les mêmes problèmes à la faune que les plastiques marins" explique Monteserrat Filella, chercheuse au département F.-A. Forel de la Faculté des sciences de l’Université de Genève. Ce qui la préoccupe en particulier c’est non seulement le fait que des produits chimiques dangereux soient associés à ces plastiques, mais aussi l’enchevêtrement et l’ingestion de ces matériaux : "quand ils sont mangés par les animaux, les conditions acides et riches en enzymes de l’estomac peuvent accélérer la vitesse à laquelle ces toxines sont libérées dans le corps, affectant les animaux concernés." (Source : UNIGE).
– Montserrat Fillella & Andrew Turner, "Observational Study Unveils the Extensive Presence of Hazardous Elements in Beached Plastics from Lake Geneva", Frontiers in Environmental Science, 02 February 2018. Voir l’article original intégral >