Les CFF - qui entendent soutenir la stratégie énergétique du gouvernement suisse, lequel prévoit à moyen terme la sortie du nucléaire - ont l’avantage de produire eux-mêmes une bonne partie de l’énergie électrique dont ils ont besoin. Ils disposent pour cela de six centrales hydrauliques et de diverses participations dans des usines électriques. De ce fait, ils bénéficient d’une bonne marge de sécurité pour leur approvisionnement et ne dépendent pas outre mesure des fluctuations des prix du marché.
La productivité de ces centrales hydro électriques dépend des conditions météorologiques. Autrement dit, lors de fortes précipitations, les centrales produisent plus d’électricité que n’en requiert l’exploitation ferroviaire, et à l’inverse, lors de périodes sèches, la production est insuffisante et dans ce cas les CFF doivent, en l’état actuel, faire appel à de l’énergie d’origine nucléaire ou s’approvisionner sur le marché libre.
Au cours des prochaines années, les CFF comptent bien poursuivre l’amélioration de leur offre de prestations ferroviaires, ce qui nécessitera davantage d’énergie . Comment dès lors concilier ces besoins supplémentaires d’électricité avec la volonté d’abandonner le nucléaire ? La stratégie de la régie fédérale tient en quelques options-clés :
– économiser l’énergie électrique : cela implique une formation adéquate des mécaniciens, de nouveaux véhicules, une régulation plus performante du trafic ferroviaire, une optimisation de la climatisation et du chauffage des voitures. L’objectif visé pour 2025 est, en fait, une réduction de 20 % des besoins en énergie et en puissance ;
– développer les centrales hydrauliques : les installations seront renouvelées et, dans la mesure du possible, complétées par des aménagements de pompage-turbinage ;
– développer les énergies renouvelables : celles-ci serviront tout d’abord à couvrir l’augmentation des besoins en électricité liée à l’extension de l’offre ;
– optimiser le réseau : cela se fera principalement grâce au renforcement de l’interconnexion entre le courant de traction et le courant du réseau national 50 hertz (courant domestique) et permettra d’améliorer la sécurité et la flexibilité de l’approvisionnement en électricité.
La stratégie des CFF - qui acheminent 17% des voyageurs et 38% des marchandises - vise aussi la réduction des émissions de CO2. Il n’est pas inutile de rappeler qu’un voyage en train consomme quatre fois moins d’énergie et émet vingt fois moins de CO2 que les autres modes de transport. Le rail représente actuellement en Suisse 4 % seulement de la consommation d’énergie dans le secteur des transports. (Source : CFF)