Entourés de nombreux sommets culminant à plus de 3000 mètres, quatre lacs d’origine glaciaire caractérisent l’amont de la Haute-Engadine, dans les Grisons, en Suisse. Situés quasiment en enfilade dans un axe sud-ouest nord-est, ils sont alimentés et traversés par l’Inn (En, en romanche puter, qui a donné son nom à la vallée) qui prend sa source au-dessus de Maloja (à la conjonction des bassins versants du Rhin, du Pô et du Danube) et qui rejoint le Danube à Passau, en Allemagne.
Les trois premiers – les lacs (lej) de Segl (Sils), Silvaplauna (Silvaplana) et Champfèr – sont très proches les uns des autres et occupent le haut-plateau à une altitude qui avoisine les 1800 mètres. Le quatrième, celui de San Murezzan (Saint-Moritz), un peu plus en aval, s’étend à 1768 m.
À cette altitude, les hivers rigoureux font que ces plans d’eau gèlent fortement en surface et deviennent praticables pour différents sports comme le ski de fond (le célèbre Marathon de l’Engadine, en mars de chaque année, traverse de part en part le plus grand d’entre eux, le Lej da Segl) ou les courses de chevaux sur celui de San Murezzan. La région étant très exposée aux vents, le Lej da Silvaplauna est durant l’été très prisé des amateurs de voile, de kite et de windsurf.
La Haute-Engadine compte également de très nombreux petits lacs d’altitude ou disséminés dans les espaces forestiers d’arolles et de mélèzes (tel celui de Staz, non loin de Saint-Moritz). Quant au petit lac artificiel de Gravatscha, à proximité de Samedan, c’est le vestige d’un ancien bras de l’Inn dont il a été séparé lors de sa correction à la fin du 19e siècle et qui est alimenté par deux petits cours d’eau voisins. C’est aujourd’hui un espace de repos et de reproduction très apprécié par plusieurs espèces d’oiseaux. (bw)
– Photos aqueduc.info), août 2021
– Situer les lacs sur openstreetmap