Participant à Prague au Forum économique et environnemental de l’OSCE, Didier Burkhalter est revenu en détail sur les positions suisses concernant les questions relatives à la gestion de l’eau et à ses impacts sur la sécurité, thèmes qu’il a déjà abordés à plusieurs reprises dans des forums internationaux, notamment aux Nations Unies.
"L’eau est au cœur du développement durable, rappelle-t-il. Mais l’eau n’est pas simplement un problème de développement. C’est aussi un problème de sécurité. La concurrence autour de l’eau peut entraîner ou alimenter des conflits. Ici aussi, le changement climatique peut aggraver les risques de conflits liés à l’eau, puisqu’il a des impacts sur les variations de la distribution et de la disponibilité des ressources en eau."
Ce constat posé, le chef de la diplomatie suisse a l’intime conviction que l’eau peut être aussi une puissante source de coopération, même dans les circonstances des plus difficiles. C’est pourquoi cette ressource doit prioritairement faire partie des stratégies visant à promouvoir la paix et la sécurité internationales.
Il rappelle à son auditoire que depuis 2009, la Suisse s’est fortement engagée sur plusieurs continents dans ce qu’il est convenu d’appeler la "diplomatie bleue" (ou hydro-diplomatie) : elle soutient par exemple des projets de renforcement des mécanismes de gouvernance et de gestion dans pas moins de dix-sept bassins fluviaux transfrontaliers, y compris dans le grand Moyen-Orient ; elle a nommé un émissaire spécial en Asie centrale chargé de faciliter le dialogue entre les gouvernements pour la mise en place d’une meilleure gestion régionale des ressources en eau ; et elle s’apprête à lancer très prochainement à Genève un Groupe de haut niveau mondial sur l’eau et la paix qui travaillera en étroite collaboration avec les Nations Unies.
Ces divers engagements, et d’autres encore, figurent désormais dans un document – "Eau et sécurité -Lignes d’action" – dans lequel le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) définit sa feuille de route en la matière, son argumentation politique et les instruments qu’il entend mettre en œuvre aux niveaux bilatéral et multilatéral. (Source : DFAE)