Bonne nouvelle : le développement des petites infrastructures en eau décentralisées, bon marché et écologiquement soutenables peut répondre aux besoins fondamentaux des 1 milliards de personnes privées d’eau potable dans le monde, et des 2 milliards privés d’assainissement.
Mauvaise nouvelle : Banque mondiale, institutions financières internationales et gouvernements focalisent au contraire leur aide financière sur les grands barrages et les méga-infrastructures de l’eau. Centralisées et coûteuses, elles ont pourtant des impacts environnementaux et sociaux massifs et souvent inutiles, aggravent les inégalités et ne bénéficient pas aux plus pauvres, comme l’ont montré les travaux de référence de la Commission Mondiale des Barrages. En effet, 80% des populations les plus pauvres dans le monde vivent en milieu rural. Or les grands barrages bénéficient avant tout aux industries, aux mines, à l’agriculture intensive, aux grandes agglomérations.
Patrick McCully d’International Rivers Network explique : « Au Rajahstan, fournir de l’eau coûte 2$ par personne avec des techniques de collecte des eaux de pluie, et 200$ avec le barrage controversé de Sardar Sarovar. En Inde, irriguer un hectare coûte 120$ avec des pompes manuelles, et 3800$ avec Sardar Sarovar. Pourtant, institutions financières internationales et gouvernements dépensent 20 milliards $ par an pour les grands barrages, et ignorent quasi-totalement les solutions bon marché ».
Selon le rapport, dépenser 20 milliards $ sur 10 ans dans des technologies en eau décentralisées, simples et bon marché permettrait de sortir 100 millions de personnes de la misère, pour un bénéfice économique de 300 à 600 milliards $. La dépense représente moins de 10% de ce que les pays en développement ont investi dans les grands barrages dans la décennie 1990.
(Source : communiqué Amis de la Terre)