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7 octobre 2012.

Inde : la Cour suprême exige de l’eau potable et des WC dans toutes les écoles

À La Nouvelle-Delhi, des juges de la Cour suprême ont donné six (...)

À La Nouvelle-Delhi, des juges de la Cour suprême ont donné six mois aux gouvernements des différents États pour faire en sorte que toutes les écoles du pays disposent d’accès à l’eau potable et de toilettes adéquates. Pour le tribunal, le manque actuel d’infrastructures sanitaires de base constituait une violation évidente du droit des enfants à l’éducation gratuite et obligatoire garanti par la Constitution indienne.

Selon l’Agence France-Presse (AFP) qui a eu connaissance des attendus du jugement, la plus haute instance judiciaire indienne s’appuie sur des enquêtes qui ont démontré que des parents répugnaient à envoyer leurs enfants à l’école, surtout s’il s’agissait de filles, lorsque les installations sanitaires y étaient insuffisantes. Les juges ont estimé que les enfants devaient pouvoir étudier dans un environnement propre et sain, que les écoles soient publiques ou privées.

Les gouvernements des États de la Fédération indienne ont l’obligation, dans les six mois et là où cela n’est pas déjà fait, de fournir des toilettes pour les garçons et les filles, de l’eau potable, des salles de classe en nombre suffisant, et de nommer le personnel enseignant et l’encadrement nécessaire à la réalisation de ces objectifs. Des actions pourraient être menées plus tard en justice contre les États qui n’auraient pas respecté ce délai.

En 2010, l’Inde a lancé un ambitieux programme de scolarisation qui oblige les États de scolariser gratuitement tous les jeunes âgés de 6 à 14 ans, une décision qui se heurte à une réalité quotidienne dans le second pays le plus peuplé de la planète (1,2 milliard d’habitants), à savoir : le travail des enfants.

Dans une enquête publiée en avril par l’organisation indienne Right to Education Forum (Forum du droit à l’éducation) qui regroupe quelque 10’000 ONG, 95% des écoles du pays ne seraient pas conformes aux normes d’infrastructure : une école indienne sur dix ne dispose pas d’un accès convenable à l’eau potable, 40% d’entre elles sont privées de toilettes et autant n’ont pas de toilettes séparées pour les filles.

L’AFP note dans sa dépêche qu’outre les mauvais équipements sanitaires de ses écoles, dont les bâtiments sont souvent en mauvais état, le système éducatif indien souffre également d’un certain absentéisme des enseignants, ce qui fait craindre que des dizaines de millions de jeunes se retrouvent sans éducation suffisante le jour où ils cherchent un emploi. Paradoxe : alors que près de la moitié des ménages indiens ne disposent pas d’installations sanitaires suffisantes, près des deux tiers ont en revanche accès au téléphone portable. (Source : agences et presse indienne)

 Site de l’organisation indienne Right to Education Forum




Infos complémentaires

Toilettes et réservoir d’eau de pluie dans un village de l’Himachal Pradesh : une installation élémentaire qui fait pourtant défaut à nombre d’écoles indiennes (Photo IRHA)

:: Une réponse possible, parmi d’autres

Faciliter l’accès à l’eau potable des écoliers et développer les conditions sanitaires des écoles dépourvues de structures d’assainissement décentes : c’est l’un des objectifs de l’Alliance internationale pour la gestion de l’eau de pluie (IRHA), et en particulier de son programme "Écoles bleues". Ce qu’elle a fait notamment en Inde, dans l’État d’Himachal Pradesh, sur les contreforts de l’Himalaya.

Il existe de nombreuses écoles dans cette région, mais dans bien des cas, on n’y a prévu ni accès à l’eau ni équipements sanitaires adéquats. Et quand de telles installations existent, elles sont souvent en mauvais état, insuffisantes et inutilisables tant par les enfants que par le personnel d’encadrement scolaire. À quoi s’ajoutent, en saison sèche, de graves problèmes de pénurie d’eau.

De juillet 2008 à novembre 2009. l’IRHA a soutenu un projet d’Écoles Bleues dans neuf villages de l’Himachal Pradesh. Dans chacun d’eux, un comité a été mis en place, regroupant des parents et leurs enfants, des enseignants, des représentants de la collectivité et de ses autorités. Des citernes et des systèmes de récupération d’eau de pluie ont été construits, ainsi que des toilettes et des fosses d’aisance.

En même temps, des programmes ont été mis sur pied pour la formation des enfants aux règles d’hygiène et de santé, à la gestion des nouvelles infrastructures et des déchets, à la protection de l’environnement et au reboisement, à la paix, à la tolérance et à l’égalité des sexes. Au final, ce sont quelque 3’500 enfants, 160 membres du personnel enseignant, et indirectement une population de plusieurs milliers d’habitants qui ont ainsi bénéficié de l’amélioration des conditions sanitaires de leurs écoles.

 En savoir plus sur le site de l’Alliance internationale pour la gestion de l’eau de pluie (IRHA)
 Lire aussi, sur aqueduc.info, “Écoles Bleues”, pour améliorer l’accès des enfants à l’eau et à l’hygiène

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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