C’est à Porto Galinhas, dans le nord-est du Brésil, où s’est ouvert le 14e Congrès mondial de l’eau, qu’a été rendu public un nouveau rapport du ‘Challenge Program on Water & Food’ (CPWF), une unité de recherche patronnée par le Groupe consultatif pour la Recherche agricole internationale (CGIAR). L’objectif de cette étude était d’évaluer le plus complètement possible la manière dont les sociétés humaines dans de vastes régions du monde répondent aujourd’hui au besoin croissant d’eau pour les cultures et les pâturages, la production d’électricité, l’alimentation en eau potable des centres urbains en pleine croissance, et l’environnement.
Les résultats de cette recherche donnent une idée du rôle de plus en plus politique joué par la gestion de l’eau dans la réponse à ces besoins concurrents, en particulier en ce qui concerne le problème le plus pressant auquel l’humanité est confrontée, à savoir le doublement de la production alimentaire dans les pays en développement pour nourrir une population croissante.
Un défi politique davantage qu’un problème de ressources
Selon Alain Vidal, directeur du CPWF, “le manque d’eau n’affecte pas notre capacité à produire suffisamment de nourriture. Il est vrai qu’il existe dans certaines régions, mais nos recherches montrent que dans l’ensemble, le problème réside surtout dans une incapacité à utiliser de manière efficiente et équitable les ressources en eau disponibles dans ces bassins. Il s’agit donc, en fin de compte, d’un défi politique plutôt que d’un problème de ressources (…) D’énormes volumes d’eau de pluie sont perdus ou jamais exploités, en particulier dans les régions non irriguées de l’Afrique subsaharienne. Avec de modestes améliorations, nous pourrions doubler, voire tripler notre production alimentaire actuelle.”
L’étude met ainsi le doigt sur le rôle de la politique et de la gouvernance dans la gestion des ressources en eau : si les bailleurs de fonds et les pouvoirs publics mettaient davantage l’accent sur le soutien à l’agriculture pluviale, la production alimentaire pourrait augmenter de manière substantielle et rapide. De plus, et au-delà des seules pratiques culturales, ses auteurs notent qu’il faudrait également envisager des usages plus efficients de l’eau dans les secteurs de l’élevage et de la pêche trop souvent ignorés des politiques de l’eau. (Source : CPW/CGIAR)