C’est entre les années 1930 et le milieu des années 1970 que le mercure s’est accumulé dans les boues et les sédiments du Grossgrundkanal, jusqu’à ce que Lonza modifie ses processus de production et mette en service une station d’épuration performante. Mais pendant plusieurs années encore, des boues provenant de l’entretien du canal ont été épandues sur les terres agricoles voisines ou ponctuellement utilisés dans la région pour divers remblais qui, aujourd’hui encore, accusent des taux de pollution inacceptables. Il aura fallu attendre le tournant des années 1990 pour que ces matériaux de curage soient stockés dans des décharges.
Les investigations ont révélé, de manière inattendue, que la zone d’habitation du village de Turtig affichait, dans plusieurs parcelles de terrain, des teneurs en mercure dépassant les seuils d’assainissement (5 mg/kg). Même si jusqu’à présent aucune maladie liée au mercure n’a été constatée, les autorités valaisannes sont bien décidées à tout entreprendre pour protéger la santé de la population.
Toute une série de mesures préventives ont d’ores et déjà été prises qui vont de la fermeture de places de jeux pour enfants à l’interdiction d’exploitation de zones agricoles, en passant dans les meilleurs délais par la poursuite des investigations des sols et par l’analyse des impacts environnementaux de cette pollution.
Du côté de l’entreprise Lonza, on reconnaît la nécessité, compte tenu de la problématique du mercure, de "revoir tout un pan de l’histoire de l’industrie, héritage d’une époque où l’on pensait et travaillait d’une façon radicalement différente". Disant comprendre l’inquiétude des propriétaires de terrains et désireuse de soutenir la recherche de solutions, Lonza annonce avoir "volontairement opté pour un préfinancement non préjudiciel des investigations techniques actuelles".
Découverte d’une nouvelle et très forte pollution
Le 13 février 2014, le gouvernement valaisan a fait savoir qu’une nouvelle zone polluée au mercure avait été découverte près du pont du Rhône entre Viège et Baltschieder. Selon les premières investigations, il pourrait s’agir de matériaux remblayés lors de la construction de l’ancien pont traversant le Laldnerkanal. Les premières analyses ont mis en évidence une pollution très forte au mercure avec des valeurs atteignant les 500 milligrammes de mercure par kilogramme de sol (500 mg/kg). Les travaux en cours dans ce périmètre ont été immédiatement et momentanément interrompus. (Source : État du Valais)