Au départ, un constat : à partir d’une certaine profondeur, l’eau du Lac Léman est d’une température relativement basse et constante (de 5°C en hiver à 8°C en été). D’où l’idée, née dans les années 1990, d’utiliser cette eau, par le biais d’un réseau de pompage, de transport et de distribution, pour refroidir les grands bâtiments situés à proximité du Lac. Maîtres d’œuvre du projet, les Services Industriels de Genève (SIG) vont s’inspirer d’une première expérience menée conjointement par l’entreprise Merck-Serono et l’État de Genève.
Un tel réseau présente un certain nombre d’avantages fort intéressants : économies d’énergies non-renouvelables et réduction des émissions de gaz à effet de serre ; simplicité des installations techniques qui offrent une plus grande durée de vie ; réduction des frais d’exploitation ; utilisation future du réseau pour le chauffage des bâtiments par le biais de pompes à chaleur ; utilisation de la conduite de retour pour l’arrosage des parcs et jardins, etc.
Il est prévu de raccorder une dizaine de bâtiments avant la fin 2010, puis une dizaine d’autres d’ici 2015. Les SIG vont investir quelque 33 millions de francs suisses dans ce projet dont on notera quelques caractéristiques : pompage de l’eau du lac à 2 kilomètres des rives et à une profondeur de 37 mètres, réseau d’une longueur d’environ 6 kilomètres, débit total prévu de 2’700 mètres cubes/heure.
À la fin de son circuit, l’eau est rejetée à quelque 200 mètres des rives et à faible profondeur. Une étude intermédiaire menée à l’Université de Genève sur les échanges entre le lac et l’installation du réseau Merck-Serono a conclu que la qualité des eaux rejetées par le système semblait satisfaisante, sans modification notoire de l’état biologique initial des eaux du lac, et que leur température ne devrait pas troubler outre mesure les organismes aquatiques qui s’y trouvent.
Pour en savoir plus :
– Le projet GLN sur le site des Services Industriels de Genève (SIG)
– Le projet GLN vu par l’Association pour la sauvegarde du Léman (ASL)