– 1. Renforcer la prévention en matière de qualité de l’eau, plutôt que de devoir réaliser des traitements coûteux qui pèsent sur la facture d’eau.
La réduction des pollutions nécessite d’agir sur toutes les activités. Des progrès ont déjà été réalisés, notamment pour le traitement des eaux usées et les pollutions industrielles, et de nombreuses actions sont engagées dans le domaine agricole.
Des efforts restent à fournir en matière de lutte contre les micropolluants (résidus de médicaments et de cosmétiques dans les eaux usées, etc.) : cet enjeu essentiel pour la qualité des milieux et la santé nécessite des solutions innovantes.
S’agissant des pollutions diffuses, le gouvernement entend notamment réduire de moitié l’utilisation des pesticides, identifier 1000 captages prioritaires pour accélérer la reconquête de la qualité de l’eau, élargir sa surveillance sur les zones jugées vulnérables à la pollution par les nitrates.
– 2. Lutter contre le gaspillage et promouvoir une gestion économe de la ressource en eau.
Les collectivités auront l’obligation de réaliser un diagnostic de leurs réseaux et de lancer les travaux permettant de mettre fin au gaspillage. Les fuites des réseaux d’eau potable s’élèvent en effet à près d’1 milliard de m3, soit 20% du volume mis en distribution.
Des propositions seront faites dans de brefs délais dans le but de responsabiliser les consommateurs par une meilleure information et une plus grande transparence sur les coûts.
– 3. Améliorer la gestion des milieux aquatiques, restaurer les continuités écologiques et lutter contre l’artificialisation des sols.
Les agences de l’eau prendront des mesures adéquates pour garantir une gestion collective de la ressource, promouvoir des pratiques agricoles moins consommatrices d’eau et prendre en compte les enjeux de qualité de l’eau.
Il s’agira également de combattre l’artificialisation des sols (qui progresse de l’équivalent d’un département tous les 7 ans) et de reconquérir la continuité écologique notamment sur les cours d’eau classés et par le biais de trames vertes et bleues.
Les collectivités devraient être mieux associées dans la gestion des usages de l’eau au sein de sociétés d’économie mixte mises en place dans le cadre de la réforme des concessions hydroélectriques, ce qui fournira l’occasion d’améliorer la continuité biologique et sédimentaire des vallées hydroélectriques.
– 4. Faire du domaine de l’eau un levier pour l’activité économique et la création d’emploi non délocalisables.
La politique de l’eau est une opportunité à saisir en termes d’activité économique et d’emplois non délocalisables : les 10èmes programmes des agences de l’eau (2013-2018) représentent quelque 25 milliards d’euros de travaux et 60 000 à 80 000 emplois soutenus.
Le secteur du génie écologique qui regroupe 500 à 600 petites et moyennes entreprises connaît lui aussi une croissance intéressante, les renouvellements et les prolongations des contrats de concession hydroélectrique génèreront plusieurs milliards d’euros de travaux et un plan « qualité de l’eau et gestion de la rareté » fait partie des objectifs d’appui à l’innovation de la filière française de l’eau afin de conforter sa place de leader mondial dans ce domaine.
(Source : information du Conseil des ministres français)
