Le gouvernement de la République chypriote a ainsi signé un contrat avec une compagnie maritime pour transporter huit millions de m3 d’eau depuis la Grèce, c’est-à-dire la moitié des besoins annuels de l’île. Coût de l’opération : 40 millions d’euros et plus, pour 200 approvisionnements prévus jusqu’en novembre.
Mais les autorités chypriotes ont déjà eu deux très mauvaises surprises : d’abord, l’aqueduc sous-marin aménagé pour le déchargement des tankers s’est révélé trop court de quelques mètres, une erreur qui a empêché la livraison des premiers 50’000 m3 d’eau ; ensuite, 15 jours d’attente du premier cargo au large de Limassol et sous le soleil ont fait que l’eau de bonne qualité chargée en Grèce s’est peu à peu détériorée et ne pourra pas être injectée dans les réseaux de distribution pour cause d’odeur nauséabonde.
À plus long terme, les Chypriotes devront augmenter leurs capacités de stockage (l’île compte actuellement une centaine de barrages et de retenues d’eau) et finaliser rapidement le projet de construction d’une troisième usine de dessalement.
Du côté de Chypre du Nord, les besoins en eau potable sont partiellement couverts par la Turquie grâce à d’énormes ballons en fibres de plastique qui traversent la Méditerranée. Mais, depuis quelques années, existe un projet latent de construction d’un pipeline en polyéthylène entre la Turquie et la partie nord de l’île, d’une longueur de quelque 110 km, dont les trois quarts immergés, d’une capacité annuelle de transport d’environ 75 millions m3 d’eau douce. Le gouvernement turc a récemment fait savoir qu’il espérait mener à terme ce projet au plus tard en 2012. (Source : agences)