Protéger et valoriser les cours d’eau, le lac et les zones humides, des milieux souvent malmenés par l’homme ou tributaires des changements environnementaux : tel est l’objectif des quatre mesures proposées dans la trame bleue de ce Manifeste de la Plateforme Nature et Paysage Genève (PNPGE). À savoir :
– Garantir de l’eau en suffisance et de qualité : les cours d’eau genevois subissent de plus en plus d’étiages sévères dus notamment au réchauffement climatique, à l’imperméabilisation des sols, au drainage des milieux agricoles et à la raréfaction des précipitations. La qualité de l’eau des cours d’eau et du lac est également très impactée par les activités humaines et certains rejets polluants. L’addition de ces différents facteurs compromet la survie de nombreuses espèces aquatiques déjà fragilisées ainsi que les fonctions écologiques fondamentales de ces milieux.
Vu que de nombreuses rivières genevoises prennent leur source en territoire français, il importe, entre autres, de renforcer la collaboration transfrontalière pour diminuer les captages des eaux de source et garantir des débits minimaux dans les cours d’eau ; de favoriser l’exploitation des nappes phréatiques et du Léman dans la mesure de leurs capacités ; et d’assurer une diminution drastique des sources de pollutions chroniques.
– Améliorer les fonctions écologiques du Rhône en mettant fin aux éclusées : ce fleuve est un milieu naturel central pour de nombreuses espèces aquatiques et riveraines du canton de Genève. Mais ce corridor naturel est actuellement très impacté par la présence des barrages hydroélectriques et par les variations journalières du niveau d’eau causées par les éclusées. Celles-ci devraient être stoppées, au profit d’une gestion hydroélectrique au fil de l’eau, plus appropriée.
– Renforcer la renaturation des cours d’eau et des rives du lac : en une vingtaine d’années, le canton de Genève a entrepris d’importants projets de renaturation des cours d’eau. Mais il reste encore beaucoup à faire pour améliorer les conditions écologiques des grands et petits cours d’eau ainsi que les berges du lac souvent banalisées ou bétonnées et sans grande valeur biologique. Le Manifeste préconise une accélération des projets de renaturation en fonction des enjeux prioritaires que sont la qualité des eaux, leur quantité, les remises à ciel ouvert, le renforcement des zones tampons et la dynamisation des zones de transition (écotones) entre milieux aquatiques et terrestres.
– Développer un réseau de zones humides : celles-ci, dans leur grande majorité, ont disparu des paysages suisses et genevois. Des efforts sont certes menés pour lutter contre ce phénomène, mais pour éviter le déclin des espèces animales et végétales liées à ces milieux rares, il est nécessaire non seulement de réaliser de nouvelles zones, mais aussi de reconnecter celles qui existent encore, d’aménager des espaces relais et de réduire les obstacles aux déplacements. (Source : PNPGE)