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2003.

La clepsydre, de l’eau pour mesurer le temps qui coule…

Après le cadran solaire, mais bien avant le sablier, la (...)

Après le cadran solaire, mais bien avant le sablier, la clepsydre fait partie des plus anciens outils de mesure du temps. Mais alors que le cadran "affichait" l’heure solaire, la clepsydre permet d’évaluer la durée. Petit rappel historique et technique (d’après Nicole Bosshart*).

Le mot clepsydre - d’un mot grec signifiant littéralement "voleur d’eau" - désignait à l’origine une sorte de louche fermée servant à puiser des liquides dans des jarres.

D’origine babylonienne

On en trouve une première mention comme moyen de mesure du temps dans une tablette babylonienne du 18e siècle avant Jésus-Christ. Mais le premier témoignage archéologique important remonte à la découverte, en 1904 dans le temple d’Amon à Karnak, d’une clepsydre du 14e siècle av.J.C.

Ayant la forme d’un vase conique orné de graduations horaires liés aux mois de l’année égyptienne, elle permettait de calculer les heures de la nuit et constitue la première référence connue d’un système basé sur un débit constant d’un liquide.

On sait aussi que la clepsydre a mesuré le temps en Chine bien avant l’ère chrétienne. Son usage est également bien attesté en Grèce, dans l’Empire romain et en Gaule.

Au service de la justice

C’est dans les tribunaux que le rôle de la clepsydre semble avoir été des plus significatifs. Elle permettait de calculer le temps de parole accordé aux parties et d’assurer l’équité dans la durée des plaidoiries.

"On arrêtait la clepsydre pendant les dépositions des témoins ou la lecture des décrets, note Nicole Bosshart. Les orateurs chevronnés pouvaient calculer leur temps de parole restant en observant la courbe et la force du jet de l’eau."

"Hydrochronomètres" en tous genres

Au fil des siècles, le besoin se fit sentir d’utiliser la clepsydre non seulement pour mesurer la durée de certaines activités, mais aussi d’en faire une véritable horloge à eau dotée d’un système mécanique.

Il faudrait alors parler du simple modèle imaginé par Ctésibios, savant originaire d’Alexandrie au 3e siècle av.J.C., des divers chefs-d’œuvre construits par des experts arabes (dont une clepsydre offerte en 807 à Charlemagne par le Calife Haroun al-Rachid), et de la plus complexe des horloges hydromécaniques réalisées par le Chinois Su Song en 1094, toutes agrémentées d’originalités techniques ou artistiques. Ou encore de l’"idrocronometro" (détail ci-contre) inventé en 1867 par un religieux dominicain italien, le Père Giambattista Embriaco, et qui fait partie de la collection du Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds.




Infos complémentaires



DE L’AVANTAGE
DU CÔNE

Une expérience, proposée aux visiteurs du Musée international d’horlogerie, permet de constater que dans des clepsydres à débit constant la forme conique offre un meilleur réglage du débit que la forme cylindrique.

La forme conique permet en effet de compenser la perte de vitesse de sortie de l’eau due à la baisse du niveau de liquide et de sa pression.

Mais d’autres facteurs influencent la régularité du débit de la clepsydre : la qualité de l’eau et sa température, la corrosion des matériaux, le calcaire et autres impuretés qui modifient le calibre des orifices d’entrée ou de sortie de l’instrument.


Référence

* "Clepsydres et
horloges à eau"
,
par Nicole Bosshart,
directrice adjointe du Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds (IMH),
dans "Point(s) d’eau",
édité par la Direction des Affaires culturelles de la Ville de La Chaux-de-Fonds,
mars 2003, pages 150-156.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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