2023
“Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde.”
(Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, “Hōjōki”)
“À la fin, tout se fond en un, et au milieu coule une rivière. Son lit fut creusé par le déluge au cœur de la roche venue du fond des temps. Sur la roche, la pluie a posé ses gouttes immémoriales. Sous la roche, il y a les mots. Et ces mots, parfois, lui appartiennent. Je suis hanté par les eaux.”
(Norman Maclean, “Et au milieu coule une rivière”, 1992)
2022
“Je ne peux pas penser à mon enfance sans penser à l’eau. Mon pays natal c’est une patrie d’eaux. Celle des lacs, des torrents qui descendaient de la montagne, celle des rizières, celle terreuse des rivières de la plaine dans lesquelles on s’abritait pendant les orages.”
(Marguerite Duras, “La vie matérielle”, 1987)
“Vide ton esprit. Sois sans forme. Souple, comme l’eau. Verse de l’eau dans une tasse, elle devient la tasse. Verse de l’eau dans une bouteille, elle devient la bouteille. Verse-la dans une théière, elle devient la théière. L’eau peut couler doucement ou chuter brutalement. Sois comme l’eau, mon ami.”
(Bruce Lee)
2021
“J’aimais les chemins en bordure des fleuves. Aller avec le courant de leur eau et sentir leur respiration au gré de la marche. Les fleuves vivaient. Ils avaient fait les villes. Au cours des dizaines de milliers d’années, ils avaient usé les montagnes, transporté les terres, comblé les mers, puis fait pousser les arbres. Depuis le début des temps, les villes leur appartenaient, et sans doute ne cesseront-elles jamais de leur appartenir.”
(Haruki Murakami, “La course au mouton sauvage”, 1982)
“On ne percevait que le bruit des rames retombant en cadence et le clapotis des vagues fendues par l’avant de la barque qui se dressait au-dessus de l’eau, noir, raide et taillé en hallebarde à son extrême pointe – et pourtant autre chose encore se faisait entendre, une voix mystérieuse … C’était le gondolier qui murmurait, parlait tout seul entre ses dents, à mots entrecoupés, entre deux coups de rame”.
(Thomas Mann, “La mort à Venise”, 1912).
“Tout ce qu’on voit encore se développer dans les airs et naître au-dessus de nous, tout ce qui se forme dans les nuages, tout enfin, neige, vents, grêle, gelées, et le gel si puissant qui durcit le cours des eaux et ralentit ou arrête ça et là la marche des fleuves, tout cela peut aisément s’expliquer, ton esprit n’éprouvera aucune peine à en comprendre les causes et à en pénétrer le secret, du moment que tu connais bien les propriétés des atomes.”
Lucrèce, 1er s. av.J.C.
2020
“Je ne connais pas d’occupation plus totale de soi que de contempler l’eau, surtout l’eau mi-morte. À la fois plaisir et souffrance, divertissement de chaque minute et ennui compact des heures, plénitude et vide ; on vit avec une profonde et sourde intensité en même temps qu’on se détache et s’oublie, on se pétrit et on se délite dans une contradiction dont on ne cherche pas la clé, et il y en a certainement une, mais inutile. À quoi bon comprendre ?”
Alexandre Arnoux, “Rhône, mon fleuve”, 1967.
"Rosette témoigna, pour apaiser sa soif, le désir de boire aussi de cette eau, et me pria de lui en apporter quelques gouttes, n’osant pas, disait-elle, se pencher autant qu’il le fallait pour y atteindre. Je plongeai mes deux mains aussi exactement jointes que possible dans la claire fontaine, ensuite je les haussai comme une coupe jusqu’aux lèvres de Rosette, et je les tins ainsi jusqu’à ce qu’elle eût tari l’eau qu’elles renfermaient, ce qui ne fut pas long, car il y en avait fort peu, et ce peu dégouttait à travers mes doigts, si serrés que je les tinsse."
Théophile Gauthier, "Mademoiselle de Maupin", 1880.
2019
"La proximité de sa grandeur réveillait en moi une antique terreur des eaux qui, en présence des rivières et des fleuves, même vus du rivage, me tourmente l’âme. La fluidité des eaux fluviales, lentes ou rapides, me trouble, où je décèle un monde à demi visible de formes fugitives qui tentent et parfois fascinent l’âme inattentive. Ce sont des êtres sinueux et insinuants que les fleuves et les rivières, même farouches."
Henri Bosco, "Malicroix", 1948.
" Entre l’expérimentation du chimiste qui dit clairement la composition de l’eau mais en oublie l’usage, et l’expérience des usagers qui en vivent les troubles, les dangers et les surprises, y a-t-il une place pour une épreuve de soi et du monde qui dise l’eau au lieu de ne faire qu’en parler ? "
Jean-Philippe Pierron, "La Poétique de l’eau".
"C’est le destin de tous les grands fleuves que d’être unique au monde, et chacun pour lui sans jamais pouvoir en toucher d’autres autrement que pour l’absorber (...) Le Fleuve, même si proche, ignore tous ses congénères. Il ne se sépare de l’immense nappe souterraine que pour couler aussitôt une âpre vie singulière, isolée par des barrières que jamais son Génie ne surmontera, et delà, on sait vers quel néant marin il se dissout ... "
Victor Segalen, 1878-1919.
"Comment mieux exprimer l’ivresse dont la raison, heureuse, fait flotter dans l’eau et l’intuition, bienheureuse, léviter dans l’air ? Archimède sentit le mouvement et se leva de l’émotion de ces deux éléments, comme s’il entendait le murmure des ondes et la vibration du vent. Et j’entends eurêka comme ce triple écho et du corps et de l’air et de l’eau."
Michel Serres [décédé le 1er juin 2019], "Biogée", 2010.
"Parmi toutes les choses du monde, il n’en est point de plus molle et de plus faible que l’eau, et cependant, pour briser ce qui est dur et fort, rien ne peut l’emporter sur elle. Pour cela rien ne peut remplacer l’eau. Ce qui est faible triomphe de ce qui est fort ; ce qui est mou triomphe de ce qui est dur. Dans le monde il n’y a personne qui ne connaisse [cette vérité], mais personne ne peut la mettre en pratique.
Lao-Tseu, "Tao Te King", LXXVIII.
“Lac, lacs. Encore des lacs. S’ils imposent le respect par leur somnolence, quand ils se réveillent, ils déploient des vigueurs dont l’eau seule a le secret.”
Bernadette Richard, "Heureux qui comme", 2017.
2018
“La vie n’est pas ce que tu crois. C’est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la. Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu’on grignote, assis au soleil. Ils te diront tout le contraire parce qu’ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les écoute pas.”
Jean Anouilh, "Antigone", 1944.
"Celui qui pourra résoudre les problèmes de l’eau méritera deux Prix Nobel : un pour la paix et un pour la science. "
John Fitzgerald Kennedy, Président des États-Unis, 1961-1963.
"Nous sommes témoins de quelque chose d’inédit : l’eau ne coule plus vers l’aval, elle coule vers l’argent."
Robert Francis Kennedy, Procureur général des États-Unis, 1961-1964.
"On entendait à peine au fond de la baignoire
Glisser l’eau fugitive, et d’instant en instant
Les robinets d’airain chanter en s’égouttant."
Alfred de Musset, "Premières poésies, Namouna", viii.
“Je pense toujours à cette rivière quelque part, avec cette eau qui coule vraiment vite. Et tous ces gens dans l’eau, qui essaient de se raccrocher les uns aux autres, qui s’accrochent aussi fort qu’ils peuvent, mais à la fin c’est trop difficile. Le courant est trop puissant. Ils doivent lâcher prise, se laisser emporter chacun de son côté. Je pense que c’est ce qui nous arrive, à nous.”
Kazuo Ishiguro, "Auprès de moi toujours", 2005.
“La communauté est une nappe affective souterraine et chacun boit la même eau à cette source et à ce puits qu’il est lui-même – mais sans le savoir, sans se distinguer de lui-même, de l’autre ni du Fond.”
Michel Henry, "Phénoménologie matérielle", 1990.
“Quand vous voyez votre voisin à table verser du vin en son verre, ne vous hâtez pas à y verser de l’eau. Pourquoi voulez-vous noyer la vérité ? Il est vraisemblable que votre voisin sait mieux que vous ce qui lui convient. Peut-être il n’aime pas l’eau : peut-être il n’en veut mettre que quelques gouttes par complaisance pour la mode : peut-être il ne veut pas qu’un autre observe combien peu il en met dans son verre. Donc, n’offrez l’eau qu’aux enfants. C’est une fausse complaisance et bien incommode.”
Benjamin Franklin, "Lettre à l’Abbé Morellet", 1779.
“Il y a plusieurs durées dans votre vie. Il y a plusieurs eaux mélangées dans le temps. L’enfance fait comme un courant profond dans la rivière du jour. Vous y revenez souvent, comme on revient chez soi après beaucoup d’absence.”
Christian Bobin, "La part manquante", 1989.
“ ... À leur tour, les enfants d’aujourd’hui se souviendront de leur Rhône. L’essentiel n’est-il pas de garder vivace le lien qui nous unit à la nature ? Elle est notre véritable identité. L’écouter, c’est apprendre à se connaître.”
Pierrette Micheloud, "Regard sur le Rhône", 2002.
2017
“Près de deux mille maisons écroulées ; sept cents morts ; tous les ponts emportés ; un quartier rasé, noyé sous la boue ; des drames atroces ; vingt mille misérables demi-nus et crevant la faim ; la ville empestée par les cadavres, terrifiée par la crainte du typhus ; le deuil partout, les rues pleines de convois funèbres, les aumônes impuissantes à panser les plaies. Mais je marchais sans rien voir, au milieu de ces ruines. J’avais mes ruines, j’avais mes morts, qui m’écrasaient.”
Émile Zola, "L’inondation", 1883.
“Si près qu’ils approchent du lac, les hommes n’en deviennent pas pour ça grenouilles ou brochets. Ils bâtissent leurs villas tout autour, se mettent à l’eau constamment, deviennent nudistes… N’importe. L’eau traîtresse et irrespirable à l’homme, fidèle et nourrissante aux poissons, continue à traiter les hommes en hommes et les poissons en poissons. Et jusqu’à présent aucun sportif ne peut se vanter d’avoir été traité différemment”.
Henri Michaux, "La nuit remue", 1935.
"Nous n’avons pas de fleuves, nous n’avons pas de puits, nous n’avons pas de sources ; seules quelques citernes, vides elles aussi, résonnent, et nous les adorons."
Georges Séféris, "Mythologies", 1935.
"À Suse, qui est une capitale perse, il est une toute petite source qui fait perdre les dents à ceux qui s’y sont abreuvés. On y a pareillement gravé une épigramme qui exprime l’idée suivante : cette eau est excellente pour se laver, mais de la boire ébranle les dents jusque dans leurs racines et les fait tomber."
Vitruve, architecte romain, 1er s. av. J.-C.
"Je suis un peu dans la situation d’un homme qui tire de l’eau goutte à goutte parce qu’il a trop soif pour attendre que le puits se remplisse"
Francis Scott Fitzgerald, "Lettre à H. Ober", 1936.
"Dans un monde où la demande en eau douce augmente sans cesse, et où les ressources en eau limitées subissent de plus en plus des contraintes du fait de la surexploitation, de la pollution et des changements climatiques, il est tout simplement impensable de négliger les opportunités qu’offre l’amélioration de la gestion des eaux usées."
Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, "Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau", 2017.
"Je vous prie de m’excuser, mais je dois boire de l’eau, j’ai la gorge sèche. Quand on écosse les haricots, ça fait un peu de poussière. Vous en voulez ? J’ai une excellente eau du puits. De mon propre puits. Non, il était là. Je l’ai juste nettoyé et agrandi. J’ai installé une pompe. J’ai amené les tuyaux jusqu’à ma maison. Vous voyez, il suffit d’ouvrir le robinet. Vous voulez goûter ? Tenez. Alors, elle est bonne, non ?"
Wieslaw Mysliwski, "L’art d’écosser les haricots", 2010)
"Quantité de liquides circulent dans les villes. Eaux de pluie, eaux qui inondent, eaux de nettoyage, dans les cuisines, les salles de bains, les restaurants… Chacun de ces usages, et bien d’autres, utilise de l’eau potable et génère des eaux usées. Ces dernières devraient être réutilisées, assignées à plusieurs utilisations in situ ou réparties dans la ville. Ainsi, tous les liquides considérés comme sales ne sont qu’une étape dans la grande chaîne de la réutilisation des eaux."
Saskia Sassen, journal Libération, 13 janv. 2017.
2016
"Je suis dans ce monde comme une goutte d’eau
qui cherche une autre goutte dans l’océan,
elle s’y laisse tomber pour trouver sa pareille
et, inaperçue, inquiète, s’y abîme."
William Shakespeare, "La Comédie des erreurs", 1594
"L’eau n’offre pas de résistance. Elle coule. En y plongeant la main, on ne sent qu’une caresse. L’eau ne forme pas un mur ; elle ne t’arrêtera pas. Mais l’eau va là où elle veut ; en fin de compte, rien ne peut s’opposer à sa volonté. L’eau est patiente. L’eau qui coule use la pierre. Souviens-t’en mon enfant. Souviens-toi que tu es à moitié eau. Si tu n’arrives pas à traverser un obstacle, contourne-le. C’est ainsi que fait l’eau."
Margaret Atwood, "L’Odyssée de Pénélope", 2005
"Telle goutte d’eau, tombée dans le voisinage du sommet à l’état de paillette de neige, ne redeviendra goutte d’eau mobile qu’après avoir passé par toutes les transitions possibles entre la neige et la glace compacte, et cheminé avec une lenteur dont la nature offre peu d’exemples du haut de la montagne jusqu’à l’extrémité du glacier (…) Elle aura fait l’expérience d’un voyage à l’état solide. Raconter ce voyage, c’est décrire le glacier."
Eugène Rambert, "Les Alpes suisses" (3e série), 1869
"Nous autres, nous avons le lac. Il est vaste, il a l’air d’une perle
au fond de sa coquille. Les montagnes et les collines qui le
bordent s’élèvent de toute part, avec fougue ou avec mollesse
et, sans jamais l’enserrer étroitement, le retiennent
néanmoins prisonnier."
Charles-Ferdinand Ramuz, "Journal", mars 1902.
"Je rêvais. À contre-courant d’un cours d’eau furieux, je tendais les bras de toutes mes forces. Une cheville blanche était là tout près. Je me débattais, faisant des pieds et des mains pour tenter d’attraper cette cheville blanche. Le courant cherchait à m’emporter. Poussant des gémissements, je mobilisais toute l’énergie de mon corps pour essayer d’agripper cette cheville."
Akira Yoshimura, "Le Convoi de l’eau", 1976
"Je me demande si un produit commercial a déjà bénéficié autant de publicité gratuite que l’eau en bouteille. Personnalités sportives, politiques, artistiques ou autres arrivent généralement devant les journalistes, les caméras et le monde avec leur petite bouteille d’eau à la main, sur la table, bien en vue."
Michel Beaudry, chroniqueur au Journal de Montréal,
26 avril 2016
"L’eau est la seule boisson qui apaise véritablement la soif, et c’est par cette raison qu’on n’en peut boire qu’une assez petite quantité. La plupart des autres liqueurs dont l’homme s’abreuve ne sont que des palliatifs ; et s’il s’en était tenu à l’eau, on n’aurait jamais dit de lui qu’un de ses privilèges était de boire sans avoir soif."
Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du Goût, 1826
"Si près qu’ils approchent du lac, les hommes n’en deviennent pas pour ça grenouilles ou brochets. Ils bâtissent leurs villas tout autour, se mettent à l’eau constamment, deviennent nudistes… N’importe. L’eau traîtresse et irrespirable à l’homme, fidèle et nourrissante aux poissons, continue à traiter les hommes en hommes et les poissons en poissons. Et jusqu’à présent aucun sportif ne peut se vanter d’avoir été traité différemment."
Henri Michaux, "Le Lac", dans "La Nuit remue", 1935
2015
"Le changement climatique, c’est le changement aquatique. L’enjeu est donc de pallier l’inondation et la sécheresse, et pas seulement de respecter le bon état des eaux qui accapare l’attention des responsables comme si le régime des eaux était immuable dans notre pays. C’est au fond la même erreur que pour le climat : on prend la nature pour un cadre immobile."
Brice Lalonde, "Le Monde", 4 décembre 2015
« Il existe des mesures de protection de l’environnement bien plus efficaces que l’économie d’eau, car l’eau potable est la denrée alimentaire la plus respectueuse de l’environnement. L’économie d’eau chaude est en revanche à recommander. »
Rapport de branche des distributeurs d’eau suisses, 2015
Qui ne aura dor argent
ni credit ni abit de lanne
quil hale boiere a la fontanne.
Celui qui n’a ni or ni argent,
ni crédit ni habit de laine,
qu’il aille boire à la fontaine.
Inscription sur l’une des façades
du Château de Vaas, Maison des Cornalins (Valais)
"Certaines études ont alerté sur la possibilité de souffrir d’une pénurie aiguë d’eau dans quelques décennies, si on n’agit pas en urgence. Les impacts sur l’environnement pourraient affecter des milliers de millions de personnes, et il est prévisible que le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales sources de conflits de ce siècle."
Pape François, "Encyclique sur la sauvegarde
de la maison commune", 24 mai 2015
"Il y a trois sortes d’hommes politiques : ceux qui troublent l’eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux, plus doués, qui troublent l’eau pour pêcher en eau trouble."
Arthur Schnitzler (1862-1931)
"Relations et solitudes. Aphorismes"
"Mon domaine, je l’ai peuplé de sources. J’aurai passé ma vie à creuser des puits et à inventer des sources. Seulement, je ne les exploite pas toutes. Il y en a quelques-unes que je garde pour moi. Parce que les sources, ça ne se dit pas. C’est un secret qu’on ne confie à personne. Un secret que j’emporterai peut-être avec moi. Pas par égoïsme. Mais pour laisser aux autres la joie de les redécouvrir..."
Marcel Pagnol
Extrait de : Bruno LIzé, Histoires de Pagnolie
"Ton puits te fatiguait le bras et tu rêvais d’une fontaine. Voilà ta fontaine. Mais te manquent désormais le chant de la poulie et l’eau tirée du ventre de la terre qui te miroitait une fois au soleil."
Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, CLXXV, 1948
"Jetez, l’hiver, un clair morceau de glace dans un ruisseau, aussitôt la glace que vous n’aviez pas soupçonnée surgit immobile du cœur mouvant de l’eau rapide, la fixe et il n’y a plus d’eau. En une seconde le ruisseau est ce qu’il n’attendait que ce rien pour être : un champ de glace."
Marcel Proust, Jean Santeuil, 1952
"Si un contemplatif se jette à l’eau, il n’essaiera pas de nager, il essaiera d’abord de comprendre l’eau.
Et il se noiera."
Henri Michaux, Plume, Le Portrait de A., 1938.
2014
Si je tenais la goutte d’eau
Je ferais de ce bled sans ombre
Une oasis unique au monde
Pour que la force lui soit en vie
Et en vertu de ce cadeau
J’inviterais Dieu à ma table
Ainsi que la rose des sables
A partager cette eau de vie
"La goutte d’eau", paroles de Max Pantera,
musique de Charles Aznavour (2007)
"Ce vaste programme a permis de synthétiser et de consolider le potentiel élevé que recèle la recherche sur l’eau en Suisse. Les facteurs d’influence ne pouvant être qu’en partie maîtrisés, il conviendrait d’affiner les connaissances scientifiques existantes par le biais de la recherche, de les associer au plan stratégique et de les orienter vers un objectif commun afin de jeter les bases d’une stratégie nationale de l’eau."
Professeur Christian Leibundgut,
président du comité de direction du PNR 61
"Nulle goutte de liquide produite à la surface de ce bassin, ni rien de ce qui s’écoule, aussi bien du corps des hommes ou des animaux, que de la terre ou des cieux, rien s’il ne fait pas partie des deux tiers qui s’évaporent en route, qui ne se retrouve enfin dans ce lit. (…) Ce qui s’infiltre en route sur la surface de ce bassin en ressort enfin par quelque autre endroit, et rejoint à la fin le lit, après avoir été plus ou moins filtré il est vrai. Songez-y à chaque fois que vous pissez ou crachez."
Francis Ponge, "Le Parti pris des choses", 1942
"Une gestion durable de l’eau à l’échelle du quartier permet de diminuer la pression sur cette ressource et même d’en faire profiter des biotopes comme des étangs ou des ruisselets. La multiplication des surfaces perméables, l’utilisation de l’eau de pluie pour les toilettes ou pour l’arrosage sont des exemples à suivre, favorables à la biodiversité et propices au développement d’un paysage de qualité."
Programme suisse "Quartiers durables"
"On a débouché sur un premier lac, il était à sec. On racontait qu’un ogre l’avait vidé, un géant amoureux qui cherchait sa belle, il croyait qu’elle s’était noyée alors il buvait l’eau de tous les lacs et la recrachait plus loin, formant ainsi d’autres lacs qu’il vidait à nouveau, en reformait d’autres. Et ceci sans fin."
Claudie Gallay, Une part de ciel, 2013
"Il vida son bain en perçant un trou dans le fond de la baignoire. Le sol de la salle de bains, dallé de grès cérame jaune clair, était en pente et orientait l’eau vers un orifice situé juste au-dessus du bureau du locataire de l’étage inférieur. Depuis peu, sans prévenir Colin, celui-ci avait changé son bureau de place. Maintenant, l’eau tombait sur son garde-manger."
Boris Vian, L’écume des jours, 1947
"L’accès à l’eau potable est une question collective. Je peux choisir d’avoir ou non un téléphone mobile, mais pour disposer d’eau potable, je ne peux pas décider tout seul. J’ai besoin d’un service public. C’est pour cela qu’il y a dans plusieurs pays d’Afrique plus de gens ayant un portable que de personnes avec accès à l’eau potable."
Gérard Payen, La Croix (Paris), 22 mars 2013
"Nous n’avons pas su protéger l’eau. Alors que nous avons appris à l’école que le cycle hydrologique est immuable, ce n’est plus vrai. Nos enseignants avaient sous-estimé la capacité de l’homme à le mettre à mal, aux quatre coins du monde."
Maude Barlow (citée dans "Les batailles de l’eau", 2008)
"Les défis d’aujourd’hui et de demain en matière de gestion de l’eau diffèrent énormément de ceux des décennies récentes. On aura besoin de plus d’eau pour l’agriculture afin de réduire la faim et pour nourrir une population croissante. Mais les effets sur la pauvreté et les écosystèmes dépendront du type d’investissements. Penser différemment au sujet de l’eau est une condition nécessaire si nous tenons à réaliser notre triple objectif d’assurer la sécurité alimentaire, de réduire la pauvreté et de conserver l’écosystème dans son intégralité."
"L’eau pour l’alimentation, L’eau pour la vie"
Rapport de l’Institut international de gestion
des ressources en eau (IWMI), 2007
2013
"L’accès à l’eau est un objectif commun. Il est au cœur des questions sociales, économiques et politiques du pays, du continent africain et du monde. Il devrait être un secteur-phare de la coopération au développement mondial."
Nelson Mandela (Johannesburg, Sommet de la Terre, 2002)
décédé le 5 décembre 2013
"Les incertitudes concernant le changement climatique sont nettement moins grandes que celles liées à notre avenir socio-économique : on est pratiquement sûr que la Suisse n’aura plus de glaciers dans cent ans, mais on ignore absolument tout de la politique agricole ou du prix du courant hydroélectrique dans le même laps de temps."
Olivier Chaix, dans Le Temps, 1er novembre 2013
"Il pleuvait, il tombait une de ces pluies menues qui mouillent l’esprit autant que les habits, non pas une de ces bonnes pluies d’averse, s’abattant en cascade et jetant sous les portes cochères les passants essoufflés, mais une de ces pluies si fines qu’on ne sent point les gouttes, une de ces pluies humides qui déposent incessamment sur vous d’imperceptibles gouttelettes et couvrent bientôt les habits d’une mousse d’eau glacée et pénétrante."
Guy de Maupassant, Toine, L’armoire, 1903
"Et la chanson de l’eau reste chose éternelle ...
Toute chanson est une eau dormante de l’amour.
Tout astre brillant une eau dormante du temps.
Un noeud du temps.
Et tout soupir une eau dormante du cri."
Federico Garcia Lorca, Poésie I, 1921-1922
"Une eau, pour être bienfaisante, se doit d’être vivante, douce au regard, à la main, qu’on entende sa verdeur ou ses remous intérieurs. Ne perd-elle pas ses vertus quand on bétonne une berge encore plus dure et inhospitalière que le macadam ? "
Pierre Sansot, "Du bon usage de la lenteur", 1998
"Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C’est un chaland qui passe, c’est un bel horizon
C’est la saison des pluies, c’est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie"
Georges Moustaki (mort le 23 mai 2013),
"Les eaux de Mars"
"L’eau surgit enfin d’une fontaine telle qu’on en voyait au temps des bergers d’Arcadie. La Marne en coulait doucement. Je me suis approché d’elle. Dans le vallon aux violentes odeurs telluriques, elle me murmurait : "Enfin, tu es là. Tu en as mis du temps !" Que pouvais-je répondre ? J’ai joint mes deux mains pour la recueillir."
Jean-Paul Kauffmann, "Remonter la Marne", 2013
"La fontaine était dans le bosquet au bord de la route. D’un gros canon, une eau couleur d’aubergine coulait sans bruit dans un bassin rougi de lourdes mousses. De là, un ruisseau partait arroser des prés au milieu desquels était posée à même l’herbe une longue bâtisse à un étage, austère et très propre, crépie à neuf, volets peints de frais et plus silencieuse encore que la fontaine."
Jean Giono, "Le hussard sur le toit", 1951
“La branche des sciences qui m’a le plus occupé et à laquelle j’ai en somme consacré ma vie active est l’étude des lacs, ce que j’ai appelé la limnologie. J’y ai été tout naturellement porté par ma naissance au bord du plus beau des lacs (…)”
in François Alphonse Forel, Forel et le Léman, 2013
“Parfois, visible et claire, rapide ou lente, elle se fuit avec un murmure de mystère qui se change tout à coup en mugissement de torrent rebondissant pour se fondre au tonnerre perpétuel des chutes écrasantes et éblouissantes, porteuses d’arcs-en-ciel dans la vapeur.”
Paul Valéry, "Louanges de l’eau", 1935
2012
"Un torrent ou une rivière modifiait la structure de son esprit et le simple fait de regarder l’eau vive lui excitait les neurones comme dans son enfance, quand ’merveille’ ne désignait rien de particulier sinon un événement quotidien."
Jim Harrison, "Grand Maître", 2011
"Il fut un temps où les cours d’eau créaient les territoires, définissaient leurs frontières, façonnaient l’identité et le caractère particuliers de la terre et des gens. Aujourd’hui, ces cours d’eau sont devenus des entités politiques."
Gopalkrishna Gandhi, ambassadeur indien,
ancien gouverneur du Bengale occidental
“L’eau porte vingt noms. Pendant que le pharmacien la déguise sous l’appellation scientifico-commerciale de protoxyde d’hydrogène, l’ironie populaire l’affuble de sobriquets caustiques, de sirop de grenouille à Château-la-Pompe.”
Ferdinand Brunot, "La Pensée et la Langue", 1922
“Tu es une eau informe qui coule selon la pente qu’on lui offre, un poisson sans mémoire et sans réflexion qui tant qu’il vivra dans son aquarium se heurtera cent fois par jour contre le vitrage qu’il continuera à prendre pour de l’eau.”
Marcel Proust, "À la recherche du temps perdu", t.2.
“Il y a des rivières heureuses, dont le cours silencieux n’est troublé que d’un seul hoquet, un sanglot d’eau qui marque la place d’un caillou immergé…”
Colette, “La naissance du jour”, 1928
“Rivière à la belle eau couleur de saison, chante encore entre les rochers que tu lèches de ta langue râpeuse. Dépêche-toi : tes jours sont comptés. Ils sont des milliers à comploter contre toi et personne pour te défendre.”
Maurice Zermatten, L’eau de lumière, 1960
“On croit que l’homme est libre… On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre. S’il fait un pas de plus, il meurt.”
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1939
“Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent, haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.”
Théophile Gautier, Émaux et Camées, 1852
“L’eau est liée à l’homme, plus, à la vie, par une familiarité de toujours, par un rapport de nécessité multiple en vertu duquel son unicité se dissimule sous le vêtement de l’habitude”
Primo Levi, Le système périodique, 1975
"C’est près de l’eau que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l’intermédiaire d’un rêveur. Si je veux étudier la vie des images de l’eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays."
Gaston Bachelard, L’eau et les rêves, 1942
2011
"Aujourd’hui, il y a des prises de conscience qui sont vraiment réelles. Quand je faisais des conférences il y a dix ans où je défendais l’idée que l’eau n’a pas de prix, j’avais l’impression que ça passait au-dessus de tout le monde. Aujourd’hui quand je dis ça, tout le monde dit : ‘bien sûr’. Les populations n’étaient pas prêtes à entendre ce discours, il a fallu les préparer, mais aujourd’hui peut-être qu’on approche du moment où ils vont être prêts à entendre. Ils se rendent compte des dégâts."
Danielle Mitterrand, décédée le 22 novembre 2011
(extrait de l’un de ses derniers entretiens
à l’occasion des 25 ans de sa fondation France Libertés)
“Il est temps d’arrêter de traiter les questions de l’alimentation, de l’eau et de l’énergie comme s’il s’agissait de thèmes séparés. Il convient de relever le défi en instaurant un équilibre judicieux entre les besoins de ces trois secteurs. A cet égard, il faut tabler sur les synergies et trouver de nouvelles opportunités pour réduire le gaspillage et identifier des moyens pour partager et réutiliser l’eau au lieu qu’elle soit un objet de compétition”
Alexander Mueller, sous-directeur général de la FAO
(17 novembre 2011)
“La situation ne résulte pas d’un désastre naturel. Notre problème est que nous ne savons pas comment gérer l’eau. L’agence gouvernementale d’irrigation et celle de l’électricité avaient peur de manquer d’eau pendant la saison sèche et ont laissé l’eau s’accumuler dans les barrages-réservoirs. La ‘décharge’ simultanée de l’eau de plusieurs barrages a provoqué les inondations.”
Smith Dharmasaroja, directeur du Centre thaïlandais des désastres naturels, cité par Le Temps (18 octobre 2011)
“Si l’on considère que les eaux sont les artères de la nature, on peut dire que notre paysage souffre d’artériosclérose : bien trop nombreux sont les lacs et les rivières dont l’espace a été restreint au cours des deux derniers siècles ; souvent, leurs rives ou leur lit ont été aménagés en dur. Il faut donc se réjouir que l’on accorde de plus en plus de valeur, depuis une vingtaine d’années, à ces structures naturelles.”
Bruno Oberle,
directeur, Office fédéral de l’environnement
"Le véritable défi du futur de notre pays est celui de l’économie de l’eau, si l’État a fait du droit à l’accès à l’eau une réalité pour les Algériennes et les Algériens, les citoyens, de leur côté, doivent adhérer à une démarche solidaire et équitable de l’économie d’une ressource rare et fragile."
Abdelaziz Bouteflika, président algérien, 10 août 2011
Eh ! que diable ! Il faut bien bouillir quelquefois ! Dieu nous aurait mis de l’eau dans les veines et non du sang, s’il nous eût voulus toujours et partout imperturbables !
Jules Verne, Michel Strogoff, 1876
Le Rhône, avec ses ondes fatiguées, dormantes, majestueusement tranquilles, passait ; et regrettant le palais d’Avignon, les farandoles et les symphonies, comme un grand vieillard qui agonise, il semblait tout mélancolique d’aller perdre à la mer et ses eaux et son nom.
Frédéric Mistral, Mireille, 1864
“L’eau circule non seulement dans les corps des hommes, mais elle irrigue aussi leurs esprits et emprunte les mêmes symboliques quelles que soient les différences qu’affichent leurs cultures ou l’environnement dans lequel ils vivent.”
Mohamed Larbi Bouguerra,
Il y a loin de la coupe aux lèvres, 2010
On s’abandonne les yeux fermés à l’eau qui, inépuisablement, ouvre les chemins : nulle excursion n’est plus envoûtante que celle où le bien-être inhérent à tout voyage au fil de l’eau se double de la sécurité magique qui s’attache au fil d’Ariane.
Julien Gracq, “Les eaux étroites”, 1976
2010
À travers l’œuvre immense de Monet, qui en fit le lieu privilégié de ses recherches et de ses audaces, l’eau constitue une métaphore de la peinture ; sa fluidité permet tous les déplacements, jusqu’à en faire le fond d’un manifeste de l’art moderne.
Vincent Noce, “Monet, l’œil et l’eau”, 2010
Ce que je pense de la couleur du Rhône ? Personne ne me pose jamais cette question. Je l’adore, cette couleur. Chaque fois que je viens à Genève, j’y passe. Être à Genève sans aller au bord du Rhône, cela n’a pas de sens.
Jacques Gamblin, comédien, ’Tribune de Genève’, 20 nov 2010
“Tant de silence / sur tant de nuit
Tant d’amour / sur tant de violence
Moi je suis la parole / germant dans l’eau profonde
Moi dit l’eau je te porte / Et moi répond le blé :
Pour toi j’aurai vécu / de froid d’obscurité
Mais de toi je ferai / l’eau vive Je serai
Ta force et ta faiblesse / Ainsi tu seras celle
qui s’écoulant sans cesse / en moi ne tarit pas”
Georges Haldas, décédé le 24 octobre 2010. Extrait de "Un germe de blé dans l’eau profonde"
“Le Conseil des droits de l’homme affirme que le droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement découle du droit à un niveau de vie suffisant et qu’il est inextricablement lié au droit au meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint, ainsi qu’au droit à la vie et à la dignité.”
ONU, Conseil des droits de l’homme, 15e session, Résolution sur les droits de l’homme et l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, 30 septembre 2010
“Tout le jour, la communauté peinera dans la forêt, dans les taillis, au milieu des rocs. Et, le soir, on mettra l’eau. L’eau s’avancera, conquérante, dans le canal rendu à la vie. La vie se répandra, de parcelle en parcelle, tous les jours, toutes les nuits, jusqu’à la fin de l’implacable été.”
Maurice Zermatten, “On lève le bisse”, dans “Les saisons valaisannes”, 1947
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Guillaume Apollinaire, “Alcools”, 1913
Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d’eau sur de la mousse !
Paul Verlaine, “Sagesse”, 1878
“L’eau est la vie. Elle est le bouillon de culture de nos origines, l’appareil circulatoire du monde. Nous avons établi nos civilisations sur les côtes et les rives des grands fleuves. Notre peur la plus viscérale est de manquer d’eau. Ou d’être noyés.”
Barbara Kingsolver, ’National Geographic’, avril 2010
Les leçons de l’eau, don de la nature à l’humanité, sont nombreuses. Elle peut nous apprendre à vivre en harmonie avec la Terre et en paix entre nous. Comme le rappelle un dicton africain : “Nous n’allons pas à l’étang seulement pour y puiser de l’eau, mais parce que des amis et des rêves nous y attendent”.
Maude Barlow, “Vers un pacte de l’eau”, 2010
L’eau c’est de l’or, regarde bien,
y’en a encore jusqu’à demain
L’eau c’est de l’or, prends-en bien soin,
c’est un trésor entre tes mains
Oui mais demain comme par hasard,
un beau matin il s’ra trop tard
Et tu verras c’que tu vas voir
quand on n’aura plus rien à boire…
Refrain d’une chanson de Henri Dès
"Assurément, il faut s’occuper de la gestion et de la qualité de l’eau, comme de la propriété et du partage des eaux. Car l’eau est un bien précieux, un “avoir” de grande valeur pour les collectivités humaines. Mais une symbolique de l’eau nous renvoie justement à “l’être” de l’eau. C’est pourquoi, “en traitant de l’eau” dans ses aspects politique, éthique ou technique, il importe de garder à l’oeil son être même, sa beauté naturelle, son essence en quelque sorte, c’est-à-dire ce par quoi elle pourra toujours affirmer sa dimension symbolique."
Jean Proulx, “Plaidoyer pour les eaux oubliées”, L’Agora, 1999
“L’eau. Son sillage ensoleillé dans la plaine ; son clapotis dans le canal du jardin, son bruissement lorsque dans sa course, elle rencontre des chevelures d’herbes ; le reflet délayé du ciel même à l’image fuyante des roseaux ; les négresses remplissant à la source leurs calebasses ruisselantes et leurs cruches d’argile rouge ; le chant des lessiveuses : les terres gorgées, les hautes récoltes mûrissantes.”
Jacques Roumain, “Gouverneurs de la rosée”, 1944
2009
“Les changements climatiques et environnementaux se produisent bel et bien et leurs effets sur les eaux et les ressources en eau potable sont d’ores et déjà mesurables. Ces faits doivent être pris en compte dans nos décisions actuelles si nous souhaitons mettre en place une gestion durable de la ressource en eau de façon à garantir pour les générations futures la pérennité de ce patrimoine essentiel.”
Rolf Kipfer et David M. Livingstone, chercheurs à l’Institut fédéral Eawag, Dossier ’Eau et climat"
“On parle souvent des guerres de l’eau comme des conflits possibles entre des Etats. Ce type de guerre de l’eau n’est jamais arrivé pour le moment, ou en tout cas très rarement. Ce qui me semble plus vraisemblable au XXIe siècle, ce serait plutôt des conflits, de très fortes tensions entre différentes composantes de la société, donc plutôt des guerres civiles.”
Frédéric Lasserre, auteur de “Les Guerres de l’eau”,
dans un chat du journal ’Le Monde’, 28 octobre 2009
“Bruit du ruisseau. Effet simple. Classique, donc porté par des milliers d’années de gestes, de mouvements, de battements, de glissements où l’eau pousse sa folie de pente en pente par des courbes, des anses, des haltes, des regrets, des exaltations brèves. Les voix de l’églogue, et les clarinettes, les cordes. Cloches enfouies et tintant dans les arbres, petit orchestre sans musiciens. L’eau seule joue de tous ces sons (...)”
Jacques Chessex, mort le 9 octobre 2009.
Extrait de : ‘Le ruisseau’, dans “Feux d’Orée” (1984)
“« Il y a quelques mois, dans les faubourgs Nord de Changzhou, je rencontrai deux femmes qui tentaient de laver leur linge dans un bras nauséabond du Yang Tsé. L’une se présenta sous le nom de Wu – pas de prénom. Elle était désespérée, disait-elle. Le gouvernement avait attribué la ferme familiale à une usine chimique, et avait donné un travail à son mari dans cette usine. Mais il avait rapidement été mis à la porte, et était depuis sans emploi. Entre temps, l’usine avait pollué l’eau du puits familial, obligeant les Wu à utiliser une canalisation d’eau récemment installée en provenance de la ville. À présent, ils ne gagnaient plus d’argent et ne pouvaient payer leurs factures d’eau. Mme Wu savait qu’une entreprise étrangère gérait le service. Elle savait également que les prix augmentaient, et que cela était censé réduire la pollution. “On m’a expliqué tout ça”, m’a-t-elle dit. “C’est bon pour les riches”.”
Charles C. Mann, “La Montée des eaux”, 2009
“Elle est blanche et brillante, informe et fraîche, passive et obstinée dans son seul vice : la pesanteur, disposant de moyens exceptionnels pour satisfaire ce vice : contournant, érodant, filtrant (…) On pourrait dire que l’eau est folle, à cause de cet hystérique besoin de n’obéir qu’à sa pesanteur, qui la possède comme une idée fixe.”
Francis Ponge, “De l’eau”, in “Le Parti pris des choses”, 1942
“On connaissait le Mouvement des sans-terre, né parmi les paysans déshérités brésiliens. Voici celui des sans-eau, lancé par des Péruviens qui n’en peuvent plus de devoir payer au prix fort une eau de qualité douteuse, délivrée par des camions-citernes dans les zones non raccordées aux réseaux de distribution.”
Éditorial (extrait), Le Monde, 22 août 2009
“Le problème de l’eau, ce n’est pas sa rareté, c’est son partage équitable entre tous, aussi bien entre les hommes qu’avec l’ensemble de la faune et de l’environnement.”
Ghislain de Marsily, “L’eau, un trésor en partage”, 2009
« La résolution des crises régionales de l’eau, qui ont chacune une histoire différente, viendra sans doute principalement de l’émergence de solutions innovantes locales, aidées et non imposées : c’est la clé pour que l’eau pour tous devienne réalité au XXIe siècle. »
David Blanchon, Atlas mondial de l’eau, 2009
« Bâtisseurs d’eau, les moines blancs – à quelque creux qu’ils se soient arrêtés. Toujours, avant toute chose, faire alliance avec l’eau. La découvrir. La reconnaître. Déchiffrer ses forces, ses passages. Et comme le maquignon à flatter de la main la croupe du bétail pour faire constat, projet, puissance et prix, eux : penchés sur l’eau on ne sait comment, goûtant peut-être de la bouche sa puissance tapie, et disant : C’est là, sachant déjà le domptage qu’il faudra, là où il faut détourner, là où il faut retenir. »
Michel Séonnet, Auberive, Carnets du Pays de Langres, 2003
« La promotion de la gestion publique en Suisse mêle fréquemment des valeurs relevant de deux thématiques qui sont nettement dissociées en d’autres pays : le discours sur la performance technique liée au besoin d’autonomie des services, d’un côté, et de l’autre l’attachement à la gestion publique au service de la collectivité. Nous sommes, avec cette ambivalence, au cœur des grands débats d’aujourd’hui sur la gestion de l’eau. »
Géraldine Pflieger, « L’eau des villes », collection ‘Le savoir suisse’, 2009
« Nous nous comportons parfois comme si nous ne dépendions pas du cycle naturel de l’eau, comme si les systèmes qui nourrissent le reste de la planète ne nous concernaient pas. Comme si la présence de l’eau allait de soi. Elle s’achète en bouteille ou s’écoule du robinet : l’homme semble en avoir assuré le contrôle. Pourtant la réalité montre bien autre chose. »
Tony Juniper, ancien directeur des Amis de la Terre
« En matière d’eau, nous vivons au-dessus de nos moyens. La solution à court terme à la rareté de l’eau a consisté à extraire des volumes toujours plus importants de nos nappes de surface et souterraines. Cette surexploitation ne peut plus durer. Elle a de fortes répercussions sur la qualité et la quantité de l’eau restante ainsi que sur les écosystèmes qui en dépendent. Il nous faut diminuer la demande, réduire les volumes d’eau que nous prélevons et augmenter l’efficacité de l’utilisation que nous en faisons. »
Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’Agence européenne pour l’environnement
« Quant à l’eau, ce n’est que lorsque nous déménageâmes de Tabazan à Beauregard que nous eûmes l’eau sur l’évier par l’entremise de la pierre à eau, religieusement conservée en cas d’accident à la colonne montante de l’eau fournie par la ville. Avant ce sérieux progrès, la cuisinière descendait à la fontaine remplir son arrosoir d’eau qu’elle versait dans la pierre à eau ».
Jean-Élie David, "Notes au crayon. Souvenirs d’un arpenteur genevois 1855-1898"
« Je regarde le Rhône
l’eau qui court l’eau qui galope je touche à la Laponie...
le même mot pour dire le renne
le Rhône c’est le grand cerf sauvage
qui détale qui se presse entre deux solitudes :
Camargue et glacier »
Maurice Chappaz, "Vocation des fleuves", 2003
2008
« L’eau est politiquement et socialement liquide. Elle s’insinue partout, dans les rapports entre États, dans les rapports entre les professions, entre les groupes sociaux, les ethnies (…) L’eau est une bombe à retardement. Tout ce qui peut déterminer l’avenir de la planète et des peuples est immédiatement mouillé, plein d’eau. »
Marc Laimé, François Cuel, Jean-Louis Vibert-Guigue, "Les batailles de l’eau", Editions Terre Bleue, 2008
« L’eau n’est pas un cadeau, mais, le plus souvent, un produit, un produit manufacturé (à de rares exceptions près, l’eau, avant d’être utilisée, doit être traitée) et distribué (Dieu a peut-être fourni l’eau, mais pas les tuyaux). Parler de la gratuité de l’eau n’est pas lui rendre service. »
Erik Orsenna, "L’avenir de l’eau", Fayard, 2008
« Au détour d’un mur on passe de la sécheresse extrême à des piscines magnifiques … Il y a des images qui m’ont choqué : la part la plus pauvre de la population est clairement sacrifiée et c’est révoltant ... Il faut dénoncer la spoliation des réserves d’eau par les plus riches »
Damien de Pierpont, cinéaste belge auteur de « L’Or bleu »
« L’eau a ce merveilleux potentiel factitif de coopération et de vivre ensemble, que d’autres ressources n’ont pas, parce qu’elle est unique, vitale, et qu’elle a ce pouvoir de l’exprimer à travers des qualités physiques, sensibles et symboliques. »
Olivier Meïer, dans "Les jeux de l’eau, de l’homme et de la nature", Miroirs franco-québécois, 2008
« Dans les pays en voie de développement, la Banque mondiale s’est trompée de stratégie. Elle aurait dû suivre l’exemple des pays européens qui n’ont pas privatisé l’eau, mais en ont fait un produit de consommation de base, ce qui a apporté des financements pour les services publics. Or la Banque mondiale a longtemps soutenu que les entreprises privées multinationales géreraient les services de l’eau mieux que les États. Mais elle avait omis la question de l’accès de l’eau pour tous. En la faisant payer, elle excluait automatiquement les plus pauvres. »
Bernard Barraqué, économiste, dans « La Recherche », n°421, juillet-août 2008
« C’est la tarification par mètre cube qui crée l’illusion d’un prix de l’eau. La facture d’eau, qui est en réalité celle d’un service, pourrait aussi bien comprendre une part beaucoup plus forte pour le branchement et plus faible pour le tarif au mètre cube, ce qui ferait mieux comprendre que c’est le service plutôt que l’eau qui a un prix ! »
Jean Margat & Vazken Andréassian, L’Eau , Collection Idées reçues, Editions Le Cavalier Bleu, 2008
« L’axe principal de mon travail photographique est de mettre à l’honneur cette ressource rare, fragile et indispensable à la vie. Et donc, aussi, d’alerter sur le sort catastrophique qui lui est fait : près du quart de l’humanité n’a toujours pas accès à une eau saine, la moitié des cours d’eau sont pollués, la moitié des zones humides ont disparu. La pénurie atteint en premier les femmes et surtout les enfants. Il est grand temps d’agir. L’eau, sa préservation et sa distribution seront les enjeux majeurs du XXIe siècle. »
Alain Gualina, photographe, dans « Éloge de l’eau »
« Un jour quelqu’un m’a dit que les fleuves ne parlent jamais, qu’ils suivent simplement leur cours et qu’ils s’échappent sans paroles. Comme je fus triste ce jour-là quand j’ai entendu ces mots, je suis partie en courant vers le fleuve pour qu’il m’explique pourquoi je l’entends si clairement et d’autres ne l’entendent pas du tout. »
Raquel Ilonde (Guinée Équatoriale)
« … Si nous pensons que les eaux montent dans le ciel afin que les céréales puissent croître et que les arbres et les plantes puissent vivre et que de là elles donnent aux herbes le souffle vital, nous devons donc admettre que toutes les énergies de la terre ne sont autre qu’un don des eaux … »
Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXXI
« Le véritable moteur de toute recherche sur l’eau est de savoir que la vérité d’aujourd’hui sera peut-être l’erreur de demain. L’eau est un sujet d’une richesse infinie qui renvoie à une impérative humilité et à une grande exigence sur les regards que nous lui portons... »
Yann Olivaux, "La nature de l’eau", 2007
« Le manque d’accès à l’assainissement est une façon polie de dire que les gens puisent dans les rivières, les lacs, les fossés et les canaux de drainage souillés par des excréments humains et animaux l’eau dont ils ont besoin pour boire, cuisiner et se laver »
Rapport mondial sur le développement humain, PNUD 2006
2007
« Au Bénin, si tu vois une jarre d’eau déposée sous un arbre devant une maison, elle est pour toi l’étranger de passage ; pas besoin de frapper à la porte pour demander à boire, il te suffit d’ouvrir la jarre, prendre la calebasse, boire l’eau et passer ton chemin s’il n’y a personne. L’étranger qui passe peut être la représentation ou l’avatar d’un dieu venant se rendre compte de la façon dont il sera reçu. »
Raymond Jonhson, psychiatre togolais, « Propos sur les pères et les mères d’Afrique : regard d’un psychiatre noir » (2001)
« Si nous sommes aussi farouchement pour une gestion publique, c’est parce que l’eau, bien commun de l’humanité n’est pas une marchandise. Que sa gestion – économie sur la ressource, attention extrême à la pollution, recherche etc. – implique qu’elle soit dégagée des logiques de profit. Et cela concerne l’ensemble de la chaîne de l’eau, de la production à l’assainissement en passant par la distribution et le contrôle. »
Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, 31 octobre 2007
« Le moment est venu de considérer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme (…) Les États doivent donner la priorité aux utilisations personnelles et domestiques sur les autres et faire en sorte qu’un approvisionnement suffisant, de bonne qualité et d’un prix abordable pour tous soit fourni à distance raisonnable de leurs foyers. »
Rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Août 2007
« Les crues sont des phénomènes parfaitement naturels qu’un cours d’eau moyen connaît une dizaine de fois par année. Elles ne deviennent dramatiques que lorsqu’elles entrent en contact avec l’homme. Or, il s’avère que ce dernier, à la recherche de nouveaux territoires à conquérir, s’est rapproché de plus en plus des fleuves et rivières pour y construire des infrastructures ou même, parfois, s’y établir. »
Emmanuel Reynard, géographe, Université de Lausanne (Le Temps, 11 août 2007)
« Pour les Sioux, au début du temps, un bison mâle fut placé à l’Ouest pour retenir les Eaux. Chaque année, le bison perd un poil, à chaque âge une jambe. Quand il aura perdu tous ses poils et jambes, les Eaux envahiront le monde et le cycle se terminera. Aujourd’hui, le bison tient sur une jambe et il est presque chauve. »
« Au fil de l’eau, contes aquatiques », La grande oreille N°14
« La gestion et les usages de l’eau placent les hommes face à des questions essentielles sur leur éthique et sur leur rapport à la nature. À l’heure où paradent ceux qui connaissent le prix de toute chose et ignorent la valeur des choses, il importe de montrer que l’eau est un bien commun de l’Humanité et que nul ne saurait en être privé sous prétexte qu’il ne peut la payer. »
Larbi Bouguerra, préface à « Imaginaires de l’eau, imaginaire du monde », La Dispute, 2007
« Depuis que j’ai vu les glaciers, je suis d’une humeur tout à fait neigeuse ; je veux que toute la surface de la terre ait été couverte de glace et que toutes les créations qui ont précédé la nôtre soient mortes de froid. En effet je suis entièrement convaincu que tous les derniers changements, survenus à la surface de l’Europe, doivent être attribués à l’action de la glace. »
Louis Agassiz, naturaliste suisse, lettre au savant anglais Buckland, 1838
« L’eau est la matrice de l’univers et de toutes ses créatures. Tous les métaux, toutes les pierres, tous les rubis scintillants, les escarboucles rutilantes, les cristaux, l’or et l’argent, tous en proviennent. »
Paracelse, médecin et alchimiste suisse (1493-1541)
« Dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis, l’usage de l’eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous. »
Article premier de la nouvelle Loi française sur l’eau et les milieux aquatiques, 30 décembre 2006
2006
« Pour éviter que cette ressource vitale commune à tous ne devienne un objet de convoitise et de spéculation, il est indispensable que la gestion de la ressource naturelle Eau demeure durablement en mains publiques. »
Canton du Jura, Projet de loi cadre sur la gestion des eaux, Rapport d’accompagnement, 7 décembre 2006
« Comme la faim dans le monde, le manque d’accès à l’eau est un fléau silencieux qui frappe les pauvres tout en restant toléré par ceux qui possèdent les ressources, la technologie et le pouvoir politique nécessaires pour y mettre fin. »
Rapport mondial sur le développement humain 2006
« L’homme n’aura jamais avec l’eau une relation simple. Parce qu’elle est une grande part de lui-même, parce qu’elle est plurielle, qu’elle nous renvoie à des symboliques contradictoires. Parce que, depuis les origines, elle se transforme, change de nature, change d’état, mais ne meurt jamais. Alors on imagine que chacune de ses gouttes porte en elle la mémoire du monde et peut-être le secret des dieux. »
Jean-Marc Dauphin, « Les pouvoirs de l’eau »
« L’eau est la chose la plus nécessaire à l’entretien de la vie, mais elle peut facilement être corrompue. Elle a donc besoin que la loi vienne à son secours. Voilà la loi que je propose : quiconque sera convaincu d’avoir corrompu l’eau d’autrui, eau de source ou eau de pluie, ou de l’avoir détournée, outre la réparation du dommage, sera tenu de nettoyer la source ou le réservoir conformément aux règles prescrites par les interprètes. »
Platon, Les Lois, Livre VIII
« Ce n’est pas par hasard que le tourisme à la plage est aujourd’hui tellement lourd : tout le monde a envie de cette volupté sans le savoir. La quête du fluide est proportionnelle à l’augmentation de la dureté sociale, la modernité ayant surtout fabriqué des contraintes et la bureaucratie. »
Leonardo Cremonini, peintre italien, dans "arearevue)s(, n°12, 2006"
« C’est le besoin en eau qui a réparti nos villes, nos villages et nos fermes . La carte du monde n’est autre que celle de l’eau »
Bernard Clavel
« Je suis en train de me noyer et vous me demandez si l’eau est bonne » (« I’m drowning and you’re describing the water »).
Jack Nicholson, alias Melvin Udall, dans « Pour le pire et pour le meilleur » (“As Good As It Gets”), de James L. Brooks (1997)