Les relevés cartographiques et historiques du Rhône montrent qu’avant ses premières corrections le fleuve s’écoulait dans des méandres d’alluvions et sous la forme de tresses réparties sur deux bras principaux et quelques bras secondaires. Aujourd’hui, canalisé jusqu’à son embouchure dans le Léman, il a perdu son dynamisme naturel et le caractère propre aux milieux alluviaux ; privées de dépôts sédimentaires durables, ses berges ont tendance à s’éroder.
Contrairement aux autres secteurs fluviaux du projet vaudois où il est prioritairement question d’assurer une meilleure gestion des crues et une plus grande sécurité des personnes et des biens, la revitalisation du delta, avec l’aménagement d’un nouveau chenal d’entrée dans le lac, vise d’abord un objectif écologique : favoriser le développement naturel et spontané d’un delta lacustre et redynamiser l’écosystème de l’embouchure du Rhône. Mais le projet prévoit aussi une valorisation d’espaces de loisirs.
Ce delta devrait occuper une surface de quelque 80 hectares entre le Rhône actuel et le Vieux Rhône, y compris le delta lacustre. Plusieurs variantes sont encore à l’étude. Un bureau spécialisé installé à Grenoble (France) a notamment conçu une maquette de grande envergure permettant de simuler l’évolution probable du delta et de ses possibles zones d’ensablement et d’érosion.
Sur le plan financier, outre le crédit cadre de 60 millions de francs demandés par le gouvernement vaudois, l’État fédéral devrait participer au projet pour un montant équivalent ainsi que les communes riveraines à hauteur de 4 millions environ. Le coût total de l’ensemble des travaux de la 3e correction du Rhône dans le Chablais vaudois et valaisan pour les vingt prochaines années se chiffre à près de 730 millions de francs. (Source : État de Vaud).