À l’ouverture de la 11e Conférence des lacs du monde (Nairobi, 31 oct-4 nov 2005), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) a proposé des images satellites démontrant l’évolution dramatique de nombreux lacs africains lorsqu’on les compare à des prises de vues antérieures. En quelques décennies, le Lac Tchad a rétréci de près de 90 % alors que le niveau d’eau du Lac Victoria - le plus grand lac d’eau douce d’Afrique - a baissé d’un mètre depuis le début des années 1990. Autres grands lacs africains menacés : le lac Tanganyika en Tanzanie, le Lac Malawi et le lac Tana en Ethiopie.
Ces cinq lacs pourraient se transformer en marais dans les décennies à venir si l’on n’entreprend rien pour les sauver. Il faut en chercher l’explication entre autres dans la déforestation, la prolifération de plantes envahissantes, la dégradation des sols, la pollution et certaines méthodes d’irrigation mal adaptées.
Autres exemples : le rapide rétrécissement du lac Songor au Ghana qui semble dû en partie à la surexploitation des salines, les impressionnantes modifications du système fluvial du Zambèze suite à la construction du barrage de Cabora Bassa, les ravages provoqués par la déforestation extensive autour du lac Nakuru au Kenya.
Le PNUE publiera l’an prochain un Atlas des lacs africains (déjà partiellement disponible sur internet), mettant l’accent sur ces changements impressionnants, parfois à l’origine de véritables catastrophes écologiques.
Inquiétudes autour de la Volta
Les lacs ne sont pas les seules préoccupations du PNUE en Afrique. Une étude menée conjointement par le PNUE et l’Université de l’Oregon aux États-Unis (Hydropolitical Vulnerability and Resilience along International Waters in Africa) se propose en effet d’évaluer la force des accords juridiques entre les États qui se partagent la Volta, autrement dit le plus important des réseaux hydrographiques d’Afrique Noire.
Le rapport conclut qu’il reste beaucoup à faire si l’on veut étoffer les traités communs et réduire les tensions potentielles entre ses États riverains que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo.
Les projections démographiques régionales tablent sur un doublement de la population en 20 ans, pour atteindre quelque 40 millions de personnes, ce qui se traduira bien évidemment par une augmentation dramatique des besoins en eau douce. Le tout aggravé encore par la baisse des précipitations et du débit des cours d’eau suite à des taux d’évaporation plus élevés résultant notamment des changements climatiques. (Source : PNUE)