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27 février 2006.

L’eau du robinet semble généralement bien appréciée

Tous les jours nous consommons de l’eau sans vraiment y prêter (...)

Tous les jours nous consommons de l’eau sans vraiment y prêter attention alors que c’est une ressource essentielle à notre survie. Des étudiants de deuxième année de la filière économie de la Haute École de Gestion de Genève (HEG) ont cherché à en savoir un peu plus, notamment sur la qualité de l’eau consommée au quotidien. Il en résulte un rapport de synthèse d’une douzaine de pages distribuées en deux volets : le premier traite de la logistique de l’eau potable et du marché de l’eau en bouteille, le second – abordé dans cet article - concerne les attitudes du consommateur vis-à-vis de l’eau de boisson. D’où il ressort que, dans l’échantillon retenu, près de neuf personnes sur dix consomment de l’eau du robinet.

La partie de ce rapport technique consacrée aux habitudes de consommation de l’eau s’appuie sur des données recueillies sur la base d’un questionnaire. La quarantaine d’étudiants qui ont participé à cette recherche ont essayé de savoir si les personnes interrogées buvaient de préférence chez eux de l’eau en bouteille ou de l’eau du robinet.

En novembre 2005, un questionnaire concernant les habitudes de consommation de boisson au domicile a été élaboré puis testé auprès d’étudiants de la HEG Genève filière économie d’entreprise. L’enquête a ensuite a été menée sur le terrain auprès des personnes domiciliées à Genève et en Valais. L’échantillon final a retenu 276 questionnaires valides.

Une personne sur dix ne consomme jamais d’eau du robinet

On retiendra tout d’abord ce résultat global : pour 10,1 % des personnes interrogées, la totalité de la consommation d’eau provient du robinet ; elles sont tout aussi nombreuses (11,1%) à déclarer dans le sens inverse qu’elles ne boivent pas du tout d’eau du robinet (nombre d’entre elles disent acheter de l’eau gazeuse). Entre ces deux pratiques extrêmes, on note que l’eau du robinet constitue les trois quarts de la consommation pour 32,2% des sondés, la moitié pour 20,3% et un quart pour 26,1%. Par consommation totale on comprend aussi les boissons telles que thés, infusions, cafés et sirops puisque leur base est constituée d’eau.

Détail des réponses fournies à quelques-unes des affirmations proposées dans le sondage :

  • « Chez vous l’eau du robinet est bonne » :
    75,7% de réponses affirmatives, 9% de négatives, 13,4% n’ont pas d’avis.
  • « L’eau du robinet est de moins bonne qualité que l’eau en bouteille » :
    30% disent oui, 45,7% ne sont pas d’accord avec ce jugement.
  • « L’eau en bouteille contient plus de minéraux nécessaires à la santé que l’eau du robinet » :
    17,4% des sondés sont d’accord, 36,9% pensent le contraire. 22,5% n’ont pas d’avis, 23,2% ne savent pas.
  • « Le goût de l’eau en bouteille est meilleur que celui de l’eau du robinet » :
    43.5% disent oui, 37.7% non, 18.9 % ne savent pas.
  • « L’eau du robinet a une odeur de chlore » :
    63,4% répondent par la négative, 17,1% trouvent qu’effectivement l’eau de leur robinet a cette odeur de chlore.

Une majorité d’attitudes positives

Le rapport conclut de cette enquête que l’eau du robinet a en général un très bon écho : « la majorité des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative aux questions relatives à la qualité de l’eau du robinet au domicile ou même aux questions comparant le goût et la qualité de l’eau du robinet par rapport à l’eau en bouteille ». Par ailleurs, la toute grande majorité d’entre elles sont « tout à fait conscientes du fait que boire de l’eau du robinet est un acte plus écologique que le fait de boire de l’eau en bouteille ».

Pour les questions plus techniques telles que « Il est préférable de varier les eaux que l’on boit pour protéger sa santé » ou encore « L’eau en bouteille provient d’une source alors que l’eau du robinet non » le pourcentage de personnes ne connaissant pas la réponse ou n’ayant pas d’avis est relativement élevé.

Le questionnaire contenait également une question ouverte de manière à comprendre pourquoi les personnes interrogées consommaient de l’eau en bouteille ou plutôt de l’eau du robinet, ce qui, de manière générale, dans un cas comme dans l’autre, semble d’abord être une question non de principe, mais d’habitude.

Bernard Weissbrodt


Source : Rapport technique, « L’eau de boisson : aspects logistiques et attitude du consommateur », rédigé par Jennifer D’Urso, assistante de recherche, sur la base des travaux réalisés par deux classes d’étudiants de deuxième année de la filière économie d’entreprise de la Haute École de Gestion de Genève (HEG). Février 2006.

HEG Rapport eau de boisson

Rapport technique à télécharger,
12 pages, 78 Ko.



Un second cahier de recherche, également rédigé par Jennifer d’Urso et publié en juin 2006, porte sur "La gestion publique de l’eau en Suisse". On en trouvera le texte complet - ainsi qu’une série de travaux pratiques réalisés par des étudiants de la Haute École de Gestion de Genève (HEG) - dans une rubrique spéciale du site de l’Association suisse pour le Contrat mondial de l’eau (ACME-Suisse).




Infos complémentaires

:: Le pour et le contre

Du côté des personnes qui ne consomment jamais ou presque jamais d’eau du robinet, on avance plusieurs types d’arguments :

 la qualité : elles estiment que l’eau du robinet a un goût et une odeur désagréables et de ce fait n’en consomment pas ou peu ;
 l’insécurité : à la naissance d’un enfant, certaines personnes vont privilégier l’eau en bouteille pour plus de sûreté ; d’autres, habitant de vieux immeubles, pensent que leurs installations trop vétustes pourraient constituer un vecteur de contamination de l’eau ;
 le goût : elles préfèrent alors l’eau en bouteille, l’eau gazeuse ou d’autres boissons sucrées comme les sodas, l’alcool, les jus ou l’eau aromatisée.

Les personnes qui au contraire consomment de l’eau du robinet tous les jours justifient leur choix par :

 la qualité de l’eau : nombre de sondés estiment que l’eau en Suisse est excellente et ne voient pas pourquoi ils iraient acheter de l’eau qu’il faut soi-même transporter et qui est lourde à porter ;
 le respect de l’environnement : boire l’eau du robinet est plus écologique que de boire de l’eau en bouteille, les transports par camion et les contenants sont sources de pollution
 le prix : pour les familles nombreuses et les petits budgets, l’achat d’eau en bouteilles est une dépense inutile. Si certains affirment que sa qualité est mauvaise, ils la boivent tout de même pour des raisons économiques.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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