Le Bénin a mis en œuvre, au centre du pays, un programme d’aménagement des massifs forestiers d’Agoua, de Wari-Maro et des monts Couffè, dont le financement est assuré conjointement par le gouvernement béninois et la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique.
Ces massifs forestiers, autrefois verdoyants et giboyeux, font depuis peu l’objet d’une exploitation sauvage. Ils abritent le cours moyen de l’Ouémé, le plus grand fleuve du Benin (350km) ainsi que certains de ses plus importants affluents (Zou, Agbado, Okpara). On y trouve des espèces florales et faunistiques endémiques recherchées.
Dans la commune de Tchaourou, l’une des communes riveraines des massifs, les responsables de ce programme d’aménagement ont fait construire des salles de classe, des magasins de stockage de produits agricoles, des forages d’eau et des latrines, et des postes forestiers. Ces infrastructures sociales ont été inaugurées au mois de mars dernier. En contrepartie, les administrateurs du programme attendent des collectivités une participation active à la lutte contre le braconnage et contre le déboisement sauvage dans les massifs.
De l’avis du Directeur général des ressources forestières, présent à l’inauguration de ces infrastructures, le secteur forestier s’inscrit désormais dans une nouvelle dynamique d’un aménagement participatif des forêts classées. Le programme d’aménagement vise en priorité la préservation et l’exploitation durale des ressources naturelles de plus en plus menacées, mais il met également un accent particulier sur le renforcement des capacités des populations proches de ces forêts et sur l’amélioration de leur accès aux services sociaux de base.
Le secteur forestier fait ainsi d’une pierre deux coups : il contribue à sa manière aux objectifs de la stratégie nationale de croissance pour la réduction de la pauvreté et contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement promus par les Nations Unies. D’autres réalisations sociales sont déjà envisagées et inscrites sur des programmes à venir.
Dans le jargon socio-économique, c’est ce qu’on appelle un partenariat gagnant-gagnant : chacun des acteurs du projet a bien compris que protéger les massifs forestiers, c’est aussi préserver l’eau. Et que celui qui préserve l’eau, préserve aussi directement la vie.
Bernard Capo-Chichi
(avec la presse béninoise)