C’est l’un des constats posés par des chercheurs de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau (Eawag) et l’École polytechnique fédérale de Zurich : les eaux usées industrielles, même traitées dans des stations d’épuration modernes, peuvent encore contenir des composés synthétiques issus de l’industrie pharmaceutique et chimique. En tout cas beaucoup plus (parfois jusqu’à 15 fois plus) que dans les eaux domestiques et avec un taux de concentration bien plus élevé.
Dans l’énorme quantité de substances qu’ils ont trouvées et analysées durant plusieurs mois dans les eaux à la sortie de onze stations d’épuration, les chercheurs ont décelé des composés toxiques présentant une menace pour la biodiversité aquatique. Certains d’entre eux ont une durée de vie très longue, peuvent s’accumuler dans les organismes ou favoriser par exemple la résistance aux antibiotiques.
Les chercheurs pointent du doigt le fait que de nombreuses substances échappent à toute surveillance parce qu’on ne les recherche pas et qu’on se contente d’analyser une liste standard de polluants. Autrement dit : les pratiques actuelles d’épuration des eau indistrielles ne sont pas suffisantes pour contrôler, voire améliorer la qualité de l’eau. (Source : Eawag)