Ce projet, imaginé au début des années 2000 par deux biologistes français, Morgane Labous et Frédéric Pitaval, et un muséologue suisse, Michel Etter, avait en décembre 2005 obtenu l’aval de la Municipalité de Lausanne qui souhaitait valoriser le site de Vennes qui sert d’interface entre une sortie d’autoroute, un parking-relais et une station de métro. Si cette idée a pris tellement de temps à se concrétiser - l’aquarium ouvrira en principe ses portes fin 2015, cinq ans plus tard que prévu – c’est essentiellement en raison d’oppositions locales finalement rejetées par le Tribunal fédéral.
AQUATIS - Aquarium & Musée suisse de l’eau : telle est donc la nouvelle dénomination officielle du projet - AQUA (eau), T (terre), I (innovation), S (science) - qui sera développé avec la collaboration de l’Aquarium de la Rochelle et du Musée des sciences de Barcelone. Il sera à la fois, selon ses initiateurs, un grand aquarium et un musée interactif. Plus encore, souligne Michel Etter, il jouera le rôle d’un véritable centre de culture scientifique dédié à l’eau et à l’environnement : "La vision est ici d’apporter la nature en ville, de faire connaître et aimer l’eau et les milieux aquatiques d’eau douce pour mieux les protéger".
Pour Yves Christen, président du conseil de la Fondation AquaEcopôle qui s’est fixée pour but de réunir le financement des programmes du projet, il s’agit de "laisser à nos enfants un symbole de notre volonté d’agir pour préserver l’environnement et l’eau, ressource vitale majeure de la planète". Concrètement, Aquatis devrait remplir les trois objectifs généralement assignés aux musées, à savoir :
– Conserver et préserver des collections vivantes : les espèces présentes dans les aquariums seront issues d’élevages et de pêche durable, dans le respect des normes déontologiques en matière d’acquisition d’organismes vivants
– Acquérir des connaissances : cela impliquera une collaboration avec la communauté scientifique et avec des organisations actives dans le domaine de la protection des écosystèmes et des zones humides
– Diffuser des connaissances, participer à l’éducation à l’environnement et au développement durable : les initiateurs d’Aquatis entendent pour cela recourir aux meilleures techniques de vulgarisation scientifique, des bassins tactiles d’eau douce à la reconstitution d’écosystèmes, en passant par les outils plus conventionnels que sont les expositions, animations ou autres conférences qui permettront aux visiteurs de se forger leur propre opinion sur des problématiques d’actualité.
L’aquarium, d’une capacité de 2 millions de litres d’eau, présentera un parcours de découverte constitué de 50 bassins illustrant une vingtaine d’écosystèmes aquatiques des cinq continents et abritant plus de 10’000 poissons et organismes vivants.
Tout cela a un coût estimé à près de 50 millions de francs suisses, dont environ 29 millions pour la construction (par les groupes Boas et Grisoni) et 15 millions pour la muséologie, l’aquariologie et les équipements et programmes scientifiques et pédagogiques (Fondation AquaEcopôle).
– En savoir plus sur le site aquatis.ch