"On accorde toujours plus de confiance et d’attention à ce que l’on connaît qu’à ce que l’on ne connaît pas. Il est donc primordial que les décideurs et la population soient informés le mieux possible sur les activités des distributeurs d’eau et sur les défis qu’ils doivent relever." Signant ainsi la préface de ce nouveau rapport, Martin Sager, directeur de SSIGE, a bien conscience de la nécessité faite aujourd’hui aux distributeurs d’eau de la plus grande transparence possible quant à la façon dont ils s’acquittent de leur mission de service public.
Ceux-ci bénéficient certes d’une excellente image auprès des citoyens et des consommateurs. Les sondages qu’ils mènent régulièrement auprès du public montrent que la popularité de l’eau du robinet augmente de manière régulière : quatre habitants sur cinq leur font entière confiance et seul un habitant sur huit prétend ne jamais boire d’eau du réseau. Mais, on l’a vu dans le courant de l’été, et tout particulièrement dans la commune du Locle, les dangers de contaminations accidentelles restent possibles et la distribution de l’eau potable réclame une surveillance sans faille de tous les instants.
Il importe donc que les consommateurs connaissent l’ampleur des principaux défis auxquels les distributeurs devront faire face dans les décennies à venir : de l’innovation technologique qui garantit le meilleur traitement possible de l’eau (pour en éliminer les substances nocives) au remplacement de canalisations vétustes (sources de trop nombreuses fuites), en passant par la prévention ou la résolution des conflits d’intérêts entre les différents usagers des ressources en eau, par les moyens financiers nécessaires pour que la distribution de l’eau potable se fasse dans les meilleures conditions ou encore par la formation professionnelle d’un personnel technique confronté à des tâches de plus en plus complexes, sans oublier que ces différents défis se posent désormais dans un contexte de changements climatiques dont les impacts sur les ressources en eau seront de plus en plus manifestes.
Des exigences qui appellent des mesures impératives
Dans ce rapport de branche des distributeurs d’eau suisses - Pour un approvisionnement en eau potable sûr et durable" - la SSIGE identifie trois grands types de mesures à prendre, à savoir :
- des mesures d’aménagement légales pour la sécurité des ressources en eau potable : protéger les ressources en eau et les installations d’approvisionnement et de distribution contre les conflits d’intérêts et contre les risques est une priorité quasi absolue qui doit être fixée autant que possible et de manière contraignante dans les planifications cantonales ;
- la protection durable des eaux de source, souterraines et de surface : l’utilisation de produits phytosanitaires et de biocides dans les zones de protection des eaux souterraines doit être interdite afin de les préserver des pollutions et des risques résiduels inacceptables, la pollution des eaux de surface exige le strict respect d’objectifs de qualité écotoxicologique et doit être supprimée par l’élimination des micropolluants dans les stations d’épuration ainsi que par des mesures efficaces auprès des pollueurs ;
- l’entretien des infrastructures et la professionnalisation du personnel spécialisé : cela implique que des investissements soient engagés en permanence dans l’infrastructure à hauteur d’environ 1,25 à 2 % de la valeur de remplacement et que les fonds nécessaires soient garantis durablement par des taxes et contributions couvrant les coûts.
– "Pour un approvisionnement en eau potable sûr et durable -
Rapport de branche des distributeurs d’eau suisses", 2015, 40 pages,
disponible sur le site de la SSIGE