Cette étude avait pour premier objectif de lancer un débat constructif autour du rôle de l’eau dans l’économie et d’inciter les consommateurs suisses à adopter un comportement plus responsable face à la pénurie croissante de l’eau dans les régions où sont produits les biens qu’ils achètent. Calculer cette empreinte hydrique permet aussi de mieux définir où devraient aller en priorité les fonds suisses destinés au secteur de l’eau. C’est enfin une manière d’inciter les entreprises de ce pays à réfléchir aux situations futures auxquelles elles risquent d’être confrontées dans leurs activités internationales.
Une forte empreinte hydrique, lit-on dans cette étude, n’est pas une mauvaise chose en soi. Un produit nécessitant de grandes quantités d’eau mais provenant d’une région où l’eau est abondante ou qui gère intelligemment ses ressources ne pose pas problème.
Mais il importe beaucoup plus d’identifier les régions et les saisons qui correspondent à une empreinte hydrique préoccupante à long terme, surtout lorsqu’elle se traduit par le tarissement ou la dégradation de ressources en eau de surface ou souterraines, ce qui peut entraîner de graves préjudices environnementaux, économiques et sociaux.
L’étude présente des chiffres et des cartes concernant les bassins versants affectés par une forte empreinte hydrique suisse, alors qu’ils sont eux-mêmes confrontés à une pénurie d’eau. Cette analyse des zones sensibles a pu mettre ainsi le doigt sur plusieurs zones sensibles comme la mer d’Aral, les bassins de l’Indus, du Gange, du Nil, du Tigre et de l’Euphrate. Tous ces bassins versants produisent des denrées agricoles - céréales, fourrage, coton, canne à sucre, etc. - consommées en Suisse dans des régions et à des périodes de l’année où l’eau fait défaut.
Ne pas confondre rareté de l’eau
et production non durable
À la question de savoir quelle attitude adopter face à ces questions, l’étude note d’abord que les régions qui souffrent de pénurie d’eau sont souvent plus pauvres que celles riches en eau et qu’il serait donc injuste de bouder leurs productions. En revanche, il faudrait que les agriculteurs et les entreprises de ces régions menacées gèrent au mieux les risques liés au manque d’eau. Concrètement, cela veut dire aussi que la coopération suisse tout comme les entreprises helvétiques travaillant dans ces pays soient incitées à octroyer des prêts et des investissements qui permettent de produire de façon plus durable. (Source:DDC)
Quelques chiffres sur l’empreinte hydrique suisse
La majeure partie de l’empreinte hydrique suisse correspond à l’eau utilisée dans la production de matières premières dans d’autres pays.
– Un Suisse consomme en moyenne 162 litres d’eau par jour pour un usage domestique couvrant le fait de boire, se laver, cuisiner et faire le ménage.
– En y ajoutant l’eau virtuelle utilisée pour produire de la nourriture, des boissons, des vêtements et tout autre bien de consommation, l’empreinte hydrique se monte à 4’200 litres par personne et par jour.
– L’empreinte hydrique totale de la Suisse s’élève à 11’000 millions de mètres cubes par an (soit 11’000 milliards de litres).
– Seuls 18% de l’empreinte hydrique sont produits en Suisse. Les biens et services importés représentent à eux seuls 82%.
– La production et la consommation de denrées agricoles constituent la majeure partie de l’empreinte hydrique suisse (81%).
– La part de l’industrie s’élève à 17% et les 2% restants correspondent à la consommation des ménages
– Cette "Étude de l’empreinte hydrique suisse - Illustration de la dépendance de la Suisse à l’égard de l’eau" peut être téléchargée (36 pages)
sur le site de la DDC