Pour mémoire, les médicaments sont des molécules fabriquées pour être biologiquement très actives. Lorsqu’ils sont pris par une personne ou administrés à des animaux, une partie de leurs substances n’est pas entièrement dégradée dans l’organisme. Ces résidus médicamenteux seront alors excrétés dans les selles et les urines et finissent dans les réseaux d’eaux usées et dans l’environnement. Certains consommateurs jettent également des médicaments directement dans les eaux usées domestiques plutôt que de les rapporter dans une pharmacie pour leur recyclage.
Une étude publiée en début d’année par l’Agence nationale de sécurité sanitaire montre qu’un quart des échantillons d’eau testés contiennent des traces de médicaments ou de produits vétérinaires (antibiotiques, antidépresseurs, antiépileptiques, anxiolytiques, bêtabloquants, hormones, antiparasitaires, etc.). En France, sur près de 30’000 tonnes de médicaments non utilisés par an, seules 13’000 tonnes sont récupérées dans les pharmacies.
Certes les quantités mesurées sont infimes, de l’ordre du nanogramme (milliardième de gramme) par litre, mais les conséquences environnementales et sanitaires sont encore mal connues. Certains effets de résistance bactérienne dans l’environnement sont par exemple mis en évidence. Il est donc essentiel d’évaluer le risque éventuel lié à la présence de ces molécules, tant pour l’homme que pour les écosystèmes, et d’engager des actions de réduction de ces dispersions médicamenteuses.
Une lutte sur trois fronts
Le Plan national sur les résidus de médicaments dans l’eau, élaboré par les ministères en charge de l’Écologie et de la Santé, s’articule autour de trois axes principaux :
– évaluer les risques, entre autres par des campagnes de mesures des résidus de médicaments dans les eaux, par une surveillance accrue notamment des rejets hospitaliers et des effluents d’élevages afin d’identifier les principales sources de contamination ;
– définir des mesures de gestion à court terme, en matière par exemple de sensibilisation du public au bon usage des médicaments et de renforcement des filières de récupération et d’élimination des médicaments non utilisés ;
– développer les connaissances scientifiques et techniques relatives à la présence, au devenir et aux effets des résidus de médicaments sur l’environnement et la santé humaine. (Source : ministères français de l’écologie et de la santé)
– En savoir plus sur le site du Ministère français de l’Écologie