Plus de 200 cartes, une centaine d’images par satellite, quelque 500 graphiques, des centaines de photos, et surtout des comparaisons mettant face à face des relevés opérés à plusieurs années voire décennies de distance : cela permet de se faire une meilleure idée des transformations des écosystèmes locaux dans plusieurs bassins hydrographiques, suite aux modifications des pratiques agricoles, pour le meilleur et pour le pire : ici des retenues d’eaux de pluie et des projets d’irrigation améliorant la sécurité alimentaire, là des terres gravement érodées et des eaux polluées de manière quasiment irréversible.
Cet atlas, estime Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, "peut servir de catalyseur à la fois pour une plus grande sensibilisation aux défis et pour le choix d’actions décisives, concrètes et durables".
On se souvient des vues spectaculaires de l’assèchement du lac Tchad, du déclin du lac Faguibine dans le bassin du fleuve Niger ou de la baisse des niveaux d’eau du lac Victoria. Le nouvel Atlas de l’eau en Afrique illustre, par des images satellite, d’autres défis environnementaux moins connus, comme l’érosion du Delta du Nil et l’évaporation des lacs Toshka en Égypte, la pollution du lac Victoria à Entebbe par le déversement de déchets en tous genres ou celle du fleuve Niger par les eaux résiduelles de la production d’hydrocarbures.
L’Atlas attire également l’attention sur les "châteaux d’eau" africains et sur les nombreux cours d’eau transfrontaliers qui contribuent fortement au développement du continent, qu’il s’agisse de la production d’hydroélectricité, de l’agriculture à grande et moyenne échelle, d’approvisionnement en eau des collectivités, du tourisme et des écosystèmes. Il apparaît que la plupart de ces châteaux d’eau, du Moyen Atlas marocain aux hauts-plateaux du Lesotho, subissent une pression extrême du fait de la déforestation et de l’occupation des terres.
Entre autres exemples positifs de protection et de gestion efficace de l’eau, l’Atlas met en évidence la construction de barrages sur la rivière Logone dans le bassin du lac Tchad qui ont restauré les écosystèmes aquatiques, les programmes d’irrigation massive au Soudan et le long du fleuve Sénégal, ou encore le projet libyen de Grande Rivière amenant l’eau souterraine du Sahara aux populations du nord du pays. (Source : PNUE)
– En savoir plus sur l’Atlas de l’eau en Afrique
(Africa Water Atlas)
– Le site du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)