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23 août 2011.

Un grand fleuve souterrain coule-t-il sous l’Amazone ?

Des chercheurs du Département de géophysique de l’Observatoire (...)

Des chercheurs du Département de géophysique de l’Observatoire national brésilien ont la certitude qu’un important cours d’eau souterrain s’écoule sous le plus grand fleuve du monde, l’Amazone, à des profondeurs pouvant atteindre 4’000 mètres, et dans la même direction, d’ouest en est, avant de rejoindre les fonds marins du côté de Foz do Amazonas. Mais leurs conclusions sont contestées.

C’est lors du Congrès international de la Société brésilienne de géophysique, organisé à Rio de Janeiro à la mi-août, qu’ont été présentés les résultats d’une recherche menée par Elisabeth Pimentel Tavares, doctorante à l’Observatoire national du Brésil, sous la direction du professeur Valiya Hamza. Son travail a principalement consisté à analyser les données de température de 241 puits, forés par la société pétrolière brésilienne Petrobras dans les années 1970 et 80 dans la région amazonienne regroupant cinq des douze bassins hydrographiques du Brésil : Acre, Solimões, Amazonas, Marajó et Barreirinhas.

Selon les simulations informatiques menées par Elisabeth Pimentel Tavares, qui s’est particulièrement intéressée aux mouvements thermiques des fluides en milieux poreux, il apparaît que les eaux souterraines s’écoulent de façon verticale à quelque 2’000 mètres de profondeur, mais qu’elles changent ensuite de direction et que leur cours devient quasiment horizontal à plus grande profondeur.

Le professeur Valiya Hamza (dont le nom, soit dit en passant, a été donné à ce fleuve souterrain par les chercheurs du laboratoire de géothermie de l’Observatoire national) conclut de ces recherches que la région amazonienne a deux systèmes d’écoulement des eaux : d’une part un drainage de surface (le fleuve Amazone) et un flux traversant les couches sédimentaires profondes. C’est, selon lui, ce qui pourrait expliquer aussi la faible salinité de la mer dans la région de l’embouchure de l’Amazone.

Les chercheurs notent cependant de grandes différences entre ces deux systèmes hydrographiques, en ce qui concerne notamment leur largeur (entre 1 et 100 km pour l’Amazone, entre 200 et 400 km pour le Rio Hamza), leur vitesse d’écoulement (0,1 à 2 mètres par seconde en surface, 10 à 100 mètres par an en souterrain) et leur débit moyen (133’000 mètres cubes par seconde pour l’Amazone, 3’090 m3/s pour le Rio Hamza). À titre de comparaison, le débit annuel moyen du Rhône est d’environ 1’700 m3/s, celui du Rhin de 2’330 m3/s.

Après cette annonce, le professeur Hamza a cependant tenu à préciser qu’il ne fallait pas comprendre le mot ‘fleuve’ dans son sens conventionnel. Selon les données de l’écoulement souterrain, sans aucune mesure avec celles de l’Amazone, sa vitesse pourrait être inférieure à celle de certains glaciers.

Des conclusions contestées

Un géologue de la société Petrobas, Jorge Figueiredo, conteste les conclusions de cette étude. Dans une interview accordée à BBC News, il estime peu probable que les eaux qui s’écoulent à travers les roches sédimentaires poreuses puissent rejoindre finalement l’Atlantique car elles se heurteraient certainement à d’autres strates rocheuses imperméables. Selon lui, il serait également quasi improbable, dans cette région, de trouver de l’eau douce à de telles profondeurs. Certains relevés prouveraient même que cette eau est salée.

(Source : Observatoire national du Brésil)




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Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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