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août 2003.

Trop de pesticides dans les eaux souterraines

Dans les zones agricoles de Suisse, la moitié des captages (...)

Dans les zones agricoles de Suisse, la moitié des captages d’eaux souterraines contiennent des pesticides. Pour les deux Offices fédéraux qui publient les résultats d’une étude conduite l’an dernier, cette pollution de ce qui constitue, à plus de 80%, la principale ressource d’eau potable du pays, est tout simplement "inacceptable", quand bien même elle ne représente pas un danger imminent.

En 2002, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) et l’Office fédéral des eaux et de la géologie (OFEG) ont fait analyser les eaux souterraines dans 390 stations de mesure réparties sur 21 des 23 cantons que compte le pays. Une étude de contrôle est actuellement en cours, ses résultats seront publiés en 2004 et des recommandations seront alors proposées.

De cette recherche menée dans le cadre du Réseau national d’observation de la qualité des eaux souterraines (NAQUA) avec une priorité donnée aux stations situées dans des zones agricoles, il résulte entre autres que :

 plus de la moitié des stations analysées présentent des traces de pesticides ou des produits de leur dégradation ;
 les produits les plus fréquents dans les échantillons analysés sont les herbicides ;
 dans 10% des stations, on trouve au moins une substance dont la concentration est supérieure à 0,1 µg/l (microgramme par litre), ce qui contredit les exigences légales relatives à la qualité des eaux souterraines ;
 la concentration la plus élevée relevée pour une substance est de 0,9 µg/l ;
 la concentration la plus élevée relevée pour toutes les substances ensemble est de 1,87 µg/l.

Le mal est sans doute encore plus grave

Les chercheurs notent cependant que les concentrations réelles de pesticides dans les eaux souterraines situées dans des zones agricoles sont sans doute supérieures à ce qu’indique cette campagne de mesure.

En effet - et cela pour des raisons financières et techniques - seules 88 substances ont pu être analysées (voire seulement sept pour la plupart des stations, à savoir la famille des triazines, dont fait partie l’atrazine).

Il faut également savoir que quelque 350 substances actives sont autorisées en Suisse pour les pesticides utilisés dans l’agriculture. Pour un tiers des pesticides autorisés, il n’existe actuellement pas de méthode d’analyse facilement utilisable.

Dommages à long terme

Le communiqué de l’OFEFP se veut en partie rassurant : les concentrations de pesticides mesurées ne représentent certes pas une menace imminente pour l’utilisation des eaux souterraines comme eau potable.

Mais il s’empresse d’ajouter que certaines substances ne se dégradent que très lentement dans le sol et peuvent s’y accumuler pendant de longues périodes : elles peuvent donc polluer les eaux souterraines pendant des années, même une fois qu’elles ne sont plus utilisées.


Voir la fiche : eaux souterraines suisses (surveillance)

 Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage
 Réseau national d’observation de la qualité des eaux souterraines (NAQUA)




Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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