En 2002, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) et l’Office fédéral des eaux et de la géologie (OFEG) ont fait analyser les eaux souterraines dans 390 stations de mesure réparties sur 21 des 23 cantons que compte le pays. Une étude de contrôle est actuellement en cours, ses résultats seront publiés en 2004 et des recommandations seront alors proposées.
De cette recherche menée dans le cadre du Réseau national d’observation de la qualité des eaux souterraines (NAQUA) avec une priorité donnée aux stations situées dans des zones agricoles, il résulte entre autres que :
– plus de la moitié des stations analysées présentent des traces de pesticides ou des produits de leur dégradation ;
– les produits les plus fréquents dans les échantillons analysés sont les herbicides ;
– dans 10% des stations, on trouve au moins une substance dont la concentration est supérieure à 0,1 µg/l (microgramme par litre), ce qui contredit les exigences légales relatives à la qualité des eaux souterraines ;
– la concentration la plus élevée relevée pour une substance est de 0,9 µg/l ;
– la concentration la plus élevée relevée pour toutes les substances ensemble est de 1,87 µg/l.
Le mal est sans doute encore plus grave
Les chercheurs notent cependant que les concentrations réelles de pesticides dans les eaux souterraines situées dans des zones agricoles sont sans doute supérieures à ce qu’indique cette campagne de mesure.
En effet - et cela pour des raisons financières et techniques - seules 88 substances ont pu être analysées (voire seulement sept pour la plupart des stations, à savoir la famille des triazines, dont fait partie l’atrazine).
Il faut également savoir que quelque 350 substances actives sont autorisées en Suisse pour les pesticides utilisés dans l’agriculture. Pour un tiers des pesticides autorisés, il n’existe actuellement pas de méthode d’analyse facilement utilisable.
Dommages à long terme
Le communiqué de l’OFEFP se veut en partie rassurant : les concentrations de pesticides mesurées ne représentent certes pas une menace imminente pour l’utilisation des eaux souterraines comme eau potable.
Mais il s’empresse d’ajouter que certaines substances ne se dégradent que très lentement dans le sol et peuvent s’y accumuler pendant de longues périodes : elles peuvent donc polluer les eaux souterraines pendant des années, même une fois qu’elles ne sont plus utilisées.
Voir la fiche : eaux souterraines suisses (surveillance)
– Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage
– Réseau national d’observation de la qualité des eaux souterraines (NAQUA)