Le dimanche 2 mai 2021, à 14h30, quelque 250 bateaux se sont brièvement alignés au milieu du Léman pour matérialiser la frontière invisible qui partage ses eaux suisses et françaises. Projetée par un étudiant en architecture, cette performance avait en tout cas le mérite de démontrer que ce lac peut être un vrai trait d’union entre ses deux rives malgré les règles politiques et administratives qui ont fait de lui une zone de séparation entre pays voisins.
Elle était relativement simple, l’idée lancée par Bastian Marzoli, lauréat du concours « Frontières & Eau » organisé par la Maison de l’Architecture de Genève. Il s’agissait d’aligner, durant un bref instant, le maximum de bateaux sur la ligne invisible longue de 59 kilomètres qui, entre Hermance et Saint-Gingolph, marque la frontière lacustre entre la Suisse et la France [1]
Finalement, ce sont quelque 250 embarcations, séparées d’environ 200 mètres les unes des autres, qui le 2 mai 2021, malgré une météo qui n’était pas des plus calmes ni des plus ensoleillées, ont participé à ce projet de « Bref alignement », dessinant le tracé frontalier en léger pointillé : chaque participant avait reçu un point GPS qu’il devait occuper dès 14h30 pendant une vingtaine de minutes, le temps dont les photographes et les cameramen mobilisés pour la circonstance avaient besoin pour immortaliser la performance.
L’événement lacustre aura une suite sur terre ferme. Il sera en effet virtuellement renouvelé à Genève dans le cadre de l’exposition « AQUA » mise sur pied du 19 mai au 18 juillet 2021 par la Maison de l’Architecture. Les résultats de la performance réelle seront présentés au Pavillon Sicli et une silhouette du Léman sera dessinée sur le sol à l’échelle 1:2000 : les visiteurs pourront, sur l’un des points où ils estiment que passe la frontière invisible, déposer des pastilles autocollantes simulant des embarcations.