La médecine officielle, en ce début du 21e siècle, prend soudainement conscience d’une réalité qui avait jusqu’alors échappé à l’observation et qui est d’une extrême gravité : l’eau est polluée par les médicaments issus de la chimie et qui étaient censés devoir soigner le monde. La première étape commence avec les processus de synthèse. Les réactifs volatils et souvent cancérigènes sont rejetés dans l’atmosphère. Les résidus des opérations parviennent dans les cours d’eau. On doit encore évoquer un fait aggravant : le grand nombre d’essais infructueux avant qu’une molécule n’apparaisse douée d’un avenir thérapeutique.
Une autre étape concerne la prescription des médicaments. Après la traversée de l’organisme humain, ils sont rejetés tels quels ou sous forme de leurs métabolites .Les eaux usées des hôpitaux en sont particulièrement chargées et vont se mêler aux eaux des rivières et des fleuves.
L’étape suivante s’avère des plus préoccupantes. Les eaux polluées s’infiltrent dans les sols et parviennent aux nappes phréatiques. On a constaté dernièrement qu’elles étaient corrompues par les produits médicamenteux. Ainsi les réserves naturelles dans les pays européens sont maintenant contaminées et constituent un danger pour les populations. Comment retrouver la pureté de ces eaux ? Le phénomène serait-il irréversible ou lentement réparable ?
La dernière étape concerne l’eau « potable » qui arrive dans nos maisons. Elle renferme, elle aussi, de nombreux résidus médicamenteux dont certains très nocifs. Les stations d’épuration se sont montrées jusqu’à présent incapables de les éliminer.
Un point déplorable apparaît dans toute son ampleur : l’eau, élément vital par excellence, respectée dans toutes les traditions, a subi une atteinte dans sa nature profonde. L’ère du « progrès » se solde par un désastre.
Mais la vision doit encore s’élargir au-delà des humains, à l’ensemble du monde vivant. Quel est l’impact de cette pollution de l’eau sur les animaux, les végétaux, les microfaunes, les microflores et les microorganismes bactériens ? Une loi règne sur la planète, celle de l’interdépendance de toutes les formes de vie, elles-mêmes dépendantes de tous les facteurs externes.
A titre d’exemples concrets, que deviendraient les légumes de nos potagers, les céréales, les fruits des arbres de nos vergers, si leurs racines devaient puiser dans le sol une eau devenue cocktail médicamenteux de plus en plus concentré ? L’homme sain, la femme, l’enfant en bonne santé seraient contraints d’absorber inconsidérément des produits d’action délétère. Que reste-t-il, de nos jours, des « bonnes nourritures » prônées dans le passé ?
Après l’exposé de cet ensemble de faits, une question vient à l’esprit. Peut-on continuer de poursuivre et d’accentuer au fil du temps cette pollution de l’eau due aux médicaments chimiques ? La réponse ne peut être que négative. Une évidence s’impose. Leur synthèse devra être abandonnée, à plus ou moins court ou moyen terme. Mais alors, dans ces conditions, que deviendrait la médecine occidentale privée de ses moyens d’action habituels ?
La sagesse ne serait-elle pas de se préparer dès maintenant à une telle éventualité, en explorant les savoirs ancestraux des pays d’Europe ? Ils apporteraient non pas un retour purement passéiste mais des éléments de base qui permettraient l’élaboration d’une thérapeutique nouvelle et non polluante pour la médecine de demain.
Dr Yvette Parès
(*) Le Dr Yvette Parès est également l’auteure de plusieurs ouvrages, entre autres : « Perles de sagesse de la médecine traditionnelle africaine » et « La médecine africaine : une efficacité étonnante », parus aux Éditions Yves Michel, Gap (France)