Environ 10% seulement des rivières et fleuves suisses sont encore à l’état naturel. Les 90% restants sont comprimés dans un corset tout sauf naturel, rectifiés, bétonnés, corrigés ou carrément asséchés. Avec des conséquences dévastatrices pour les plantes et les animaux vivant dans les cours d’eau et sur leurs rives. Sur les 54 espèces de poissons que comptaient initialement ces cours d’eau, 8 ont aujourd’hui disparu et 35 sont menacées. 90% des forêts alluviales ont disparu.
La campagne « Libérez nos rivières ! » , prévue sur trois ans, s’adresse surtout aux exploitants des centrales hydroélectriques dont nombre d’entre eux ferment complètement le robinet à de nombreux cours d’eau. Des tronçons sont littéralement asséchés entre le captage et le lieu de restitution – sur ce qu’on appelle le tronçon à débit résiduel – bien que la Loi sur la protection des eaux interdise cette pratique depuis 1992.
Mais, constate Pro Natura, à quelques exceptions près, cela importe peu au lobby hydroélectrique. Pourtant la perte induite par le respect du débit résiduel minimum prescrit par la loi ne représenterait que 10% du bénéfice à distribuer par l’industrie hydroélectrique. L’exploitation de la force hydroélectrique est tout à fait possible dans le respect de la nature. L’association écologiste conseille donc aux consommateurs d’acheter de l’électricité respectueuse de l’environnement. (Source : communiqué Pro Natura)