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24 novembre 2008.

Paris remunicipalise son service de l’eau

C’est à une large majorité que le Conseil municipal de la Ville (...)

C’est à une large majorité que le Conseil municipal de la Ville de Paris a voté la remunicipalisation du service de l’eau à partir de 2010. Il a pour cela autorisé la création d’une régie autonome autour de la société EAU DE PARIS, désormais chargée de la totalité de la chaîne d’alimentation en eau. Cette décision constitue une étape importante dans la mise en place de la réforme du service public de l’eau de la capitale française.

Jusqu’ici c’est « Eau de Paris », une société d’économie mixte détenue à 70% par la Ville, qui était chargée de la production d’eau potable. Mais ensuite ce sont deux entreprises privées qui en assuraient la distribution suite à une décision prise par Jacques Chirac en 1985 : la Compagnie des Eaux de Paris, filiale de Veolia en rive droite, et Eau et Force-Parisienne des Eaux, filiale de Suez en rive gauche. Mais les contrats de délégation de service public de ces deux entreprises arrivant à leur terme, la Ville, sous l’impulsion de son maire Bertrand Delanoë, a opté pour le principe de la remunicipalisation de son service de l’eau autour de sa société « Eau de Paris », transformée en régie autonome.

La Mairie de Paris justifie le choix d’un opérateur unique par le fait que « l’organisation actuelle, éclatée, dilue les responsabilités et ne permet pas d’identifier clairement les compétences de chaque acteur. Ainsi, une goutte d’eau qui entre dans Paris, change en moyenne dix fois de responsable avant d’atteindre le robinet du consommateur. »

Le manque à gagner des deux entreprises privées dont les contrats n’ont pas été renouvelés se chiffrerait, selon les données connues, à quelque 132 millions d’euros pour Veolia et 62 millions pour Suez.

Dès janvier 2010, la nouvelle régie devrait regrouper l’ensemble des activités de production et de distribution de l’eau potable et disposer d’un grand laboratoire de recherche et de surveillance de la qualité de l’eau : « L’usager aura ainsi un seul interlocuteur, aux responsabilités claires. Cette organisation simplifiée sera plus lisible. L’accès à l’information sera plus aisé. »

Les autorités parisiennes espèrent plusieurs avantages de cette réappropriation publique de l’ensemble du service de l’eau, notamment : une amélioration de la qualité et de l’efficacité du service rendu, une stabilisation du prix de l’eau, un meilleur suivi et entretien des équipements et des réseaux, une plus grande maîtrise de la consommation d’eau, une réelle concertation avec les usagers et le développement de la solidarité avec les Parisiens les plus démunis comme avec les populations des pays du Sud privés d’accès à l’eau potable.

Par contre, les maires des 144 communes membres du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), représentant quelque quatre millions d’habitants, ont décidé le 11 novembre (voir l’information aqueduc.info) de confier à nouveau la gestion de leurs services des eaux à un opérateur privé, en l’occurence Veolia, sous contrat depuis 1962. Avec un million de mètres cubes distribués chaque jour, le Sedif est le plus grand service public d’eau en France. (Sources : Eau de Paris, Sedif)

Site web de la Société anonyme de gestion des eaux de Paris (Eau de Paris)




Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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