Le moulin fait partie du patrimoine hydraulique valaisan (voir l’album photo des moulins du Val d’Anniviers). Et comme les ingénieurs de la Haute Ecole Spécialisée installée à Sion (HES-SO Valais) s’intéressent à ce domaine depuis une bonne décennie, c’est somme toute assez logiquement qu’ils en ont imaginé une application hydroélectrique à petite échelle.
Le prototype ainsi mis au point et présenté en 2006 déjà à la Foire Swisstech de Bâle mesure un mètre de diamètre sur 30 centimètres de large. La roue, en tôle d’acier inoxydable soudée, est montée sur roulements à billes. À l’intérieur de la roue, une génératrice qui, avec un débit de 8 à 10 litres d’eau par seconde, produit une quarantaine de watts. Il suffit alors de la connecter à une batterie, ce qui pourra alimenter en électricité une habitation située hors réseau et répondra aux besoins de base, entre autres pour l’éclairage. À condition bien entendu de ne pas être trop éloigné du moulin et du flux d’eau qui l’alimente. Comparée à du captage solaire, ce genre d’installation a l’avantage de pouvoir fonctionner en permanence. Et son coût devrait tourner aux alentours des 2 à 3’000 francs suisses (1’300 à 2’000 euros).
Imaginer est une chose. Produire et commercialiser en sont une autre. La balle est maintenant dans le camp du Groupement des équipementiers valaisans qui devrait prochainement fixer ses premiers objectifs. En Valais, un certain nombre de propriétaires d’habitations de montagne, loin de tout réseau électrique, ont déjà manifesté de l’intérêt. Au-delà de ce marché qui reste de toute évidence microscopique, PHEDRE– au même titre que des panneaux solaires - pourrait rendre de précieux services dans des pays en développement ou dans des régions particulièrement démunies en énergie électrique de base mais possédant de bonnes ressources en eaux courantes.
De tels projets, pouvait-on lire dans le 2e Rapport mondial sur les ressources en eau (2006) « sont particulièrement adaptés pour fournir une électrification hors réseau aux populations des zones rurales isolées, leur impact sur l’environnement local est limité. Le recours et l’encouragement à ces projets peuvent contribuer à l’élimination de la pauvreté grâce à un développement socio-économique durable. »
« Small is beautiful », écrivait il y 35 ans déjà l’économiste E.F.Schumacher, pionnier des technologies appropriées. Appliqué au domaine de la production d’énergie, ce concept a tout de même pris pas mal de temps à se concrétiser. Mais, à l’heure où la pérennité des ressources énergétiques devient une priorité, les petits projets hydroélectriques commencent à être pris au sérieux. PHEDRE arrive donc au bon moment. (Source : HES-SO Valais)