Pour mémoire, les PCB sont des substances chimiques synthétiques faisant partie des polluants organiques persistants, difficilement dégradables et s’accumulant dans la chaîne alimentaire. Ils ont été interdits il y a plusieurs années déjà après avoir été largement utilisés dans l’industrie, entre autres comme isolants dans les transformateurs électriques. Des analyses ayant démontré des teneurs élevées de PCB dans le Rhône, les autorités françaises y ont interdit la pêche de poisson destiné à la consommation (mesure qui sera partiellement levée sur un secteur du fleuve).
L’étude d’imprégnation réalisée par le WWF-France et l’ASEP a concerné 52 personnes volontaires dont 42 originaires du delta du Rhône. Ces personnes ont été réparties en 3 groupes : vivant au bord du fleuve et mangeant du poisson, vivant au bord du fleuve sans manger de poisson (moins d’une fois par semaine), et ne vivant pas en bord de fleuve et ne consommant pas de poisson provenant du fleuve.
Il ressort de l’étude qu’un « bruit de fond » a été détecté chez la totalité des sujets, avec des teneurs moyennes variant d’un groupe à l’autre. La moyenne la plus élevée est liée à la plus grande consommation : les personnes les plus imprégnées sont celles qui ont vécu au plus près du fleuve le plus longtemps.
Vu le faible échantillon de l’étude qui pose de toute évidence plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, les deux associations n’en tirent pas de conclusions hâtives, sinon qu’elle semble confirmer la forte présence de PCB dans certains cours d’eau français. Il en découle cependant quelques impératifs : il importe d’appliquer le principe de précaution, de suivre les populations exposées et de prendre cette situation au sérieux de la même manière qu’on le ferait pour n’importe quel autre facteur de risque sanitaire.
Parallèlement à la publication de ces résultats, on apprenait, lors du deuxième comité de suivi et d’information sur la pollution du Rhône aux PCB, qu’une étude d’imprégnation serait prochainement menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) auprès de 900 personnes fortement consommatrices de poissons de rivière et sur 6 différents sites, dont le Rhône. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant l’été 2010. (Sources : communiqués)