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décembre 2011.

Les nappes phréatiques de la planète globalement à la baisse

Après une dizaine d’années d’observations par le biais des deux (...)

Après une dizaine d’années d’observations par le biais des deux satellites de la mission américano-allemande ’GRACE’, les hydrologues du centre de modélisation hydrologique de l’Université d’Irvine, en Californie, tirent la sonnette d’alarme : les eaux souterraines de la planète sont en train de s’épuiser à un rythme rapide dans presque tous les grands aquifères des régions arides et semi-arides. L’explication de cet effondrement des nappes phréatiques est à chercher dans les pratiques agricoles qui y prélèvent des quantités d’eaux nettement supérieures à leur capacité de recharge naturelle.

En mars 2002, la NASA et l’Agence spatiale allemande (DLR) avaient initié une mission spatiale conjointe, baptisée GRACE (Gravity Recovery And Climate Experiment), et mis sur une même orbite un couple de petits satellites, Tom et Jerry, extrêmement sensibles aux variations de gravité terrestre et travaillant de manière complémentaire. Ce système repose sur la mesure des modifications de distance entre les deux satellites et la combinaison de ces données avec leur position par rapport à la surface de la Terre.

Chaque mois ces différents relevés sont reportés sur des cartes extrêmement précises qui permettent aux chercheurs (océanographes, hydrologues, glaciologues, géologues et autres) de se faire une idée plus élaborée notamment de la circulation de l’eau dans les mers et les océans et dans les grands bassins hydrographiques, et d’évaluer par exemple le niveau des nappes souterraines, en particulier dans les régions difficiles d’accès et là où l’on ne dispose pas des traditionnels moyens de contrôle hydrologique au sol.

De leur analyse des tendances affichées sur près d’une décennie, les chercheurs californiens ont déduit que les nappes souterraines sont nettement à la baisse dans les plaines de Patagonie en Argentine, dans la Vallée Centrale de Californie, dans l’ouest australien, en Arabie saoudite et ses pays voisins, en Inde et en Chine, et plus particulièrement dans les régions qui connaissent une croissance notable des activités agricoles intensives. Ici et là les niveaux d’eau peuvent descendre de plusieurs centimètres par an et provoquer à la longue un affaissement des sols. La situation est encore plus grave lorsque des prélèvements massifs d’eau sont faits dans des nappes fossiles qui, par définition, ne seront jamais réapprovisionnées. (Sources : NASA, Mission GRACE)

En savoir plus sur les sites de
 L’Université du Texas
 L’Institut californien de technologie
 Le Centre de modélisation hydrologique de l’Université d’Irvine, Californie




Infos complémentaires

Cartes d’anomalies
du champ de gravité
à partir de données
du système GRACE

Images © University of Texas Center for Space Research & NASA


Ces cartes montrent les différences entre un champ de gravité terrestre réelle et un modèle mathématique sans relief. Les anomalies sont souvent dues à des concentrations inhabituelles de masse dans une région ou à des dépressions : elles sont positives (couleurs chaudes) dans le cas de chaînes de montagnes, ou négatives (couleurs froides) en présence de fosses océaniques ou de fortes dépressions continentales.

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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