De nouvelles photographies satellites et une analyse préliminaire du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont permis de constater un taux de rétablissement véritablement phénoménal des marais du sud irakien, habitat naturel pour l’homme, la faune, et la flore. Depuis deux ans, on y assiste à une augmentation rapide du niveau de l’eau et de la végétation.
Commentaire de Klaus Toepfer, directeur exécutif du PNUE : « la quasi destruction des marais irakiens sous le régime de Saddam Hussein a provoqué un désastre écologique et humain sans commune mesure, qui a privé les Arabes des marais de leur culture et de leur mode de vie ancestraux, du poisson dont ils se nourrissent et de la plus cruciale des ressources naturelles, à savoir l’eau douce (…) L’évidence de leur rétablissement rapide est un signe positif pour l’environnement et les communautés locales ; ce rétablissement doit également être perçu comme un gage plus grand de paix et de sécurité pour le peuple irakien et la région en général. »
Ces résultats ont été obtenus grâce à un projet lancé en 2004 par le PNUE, avec l’appui de la coopération japonaise, pour aider l’Irak à restaurer son environnement et à fournir de l’eau potable aux quelque 100’000 personnes habitant dans ou près des marais. Il a été fait appel pour cela à des écotechnologies, comme la réhabilitation des lits de roseaux et autres écosystèmes des marais qui remplissent la fonction de filtres à eau naturels. À signaler aussi la création d’un réseau internet d’information sur les marais et l’organisation d’activités de formation technique.
L’un des plus grands écosystèmes de zones humides du monde
Avec leurs 9,000 km2 de zones humides permanentes, les marais irakiens représentent l’un des plus grands écosystèmes de zones humides du monde. Au moment de la chute du précédent régime irakien en 2003, ces marais – avec leur riche biodiversité et leur héritage culturel unique – ne couvraient plus que 760 km2.
En 2001, le PNUE avait alerté le monde sur cette situation critique en diffusant des images satellites montrant que 90 pour cent de ces légendaires zones humides, habitat d’espèces aussi rares et uniques que l’ibis sacré et lieu de reproduction pour les poissons du Golfe, avaient été détruites.
En 2003, suite à la chute du régime irakien, la population locale entreprit d’ouvrir les vannes et des brèches dans les digues afin d’acheminer l’eau à nouveau dans les marais.