La valeur théorique de l’ensemble des infrastructures environnementales représente en Suisse près de 320 milliards de francs, dont plus de 180 milliards (environ 56 %) pour les infrastructures en mains publiques. Ces montants donnent une idée assez précise du besoin financier nécessaire à leur bon fonctionnement et de ce qu’il faudrait débourser s’il fallait les construire aujourd’hui (équipements et bâtiments). Globalement parlant, les infrastructures environnementales sont d’une valeur comparable aux infrastructures routières, mais dépassent de beaucoup la valeur des infrastructures ferroviaires ou de télécommunication.
Les types d’infrastructures environnementales concernés par cette étude s’inscrivent dans six catégories : approvisionnement en eau potable et élimination des eaux usées, sécurisation contre les dangers naturels, élimination des déchets, protection contre le bruit, protection de l’air, gestion des espèces.
À lui seul, le secteur de l’eau est de loin le plus important puisqu’il représente plus des deux tiers de toutes les infrastructures environnementales et 63 % de celles qui sont à la charge des collectivités publiques. Ces dernières sont réparties entre les constructions, installations et réseaux d’approvisionnement en eau potable d’une part, d’évacuation et de traitement des eaux usées d’autre part.
Avec un montant chiffré à 65 milliards de francs, les équipements d’assainissement représentent une valeur supérieure à ceux de la distribution d’eau potable (50 milliards). Dans les deux cas, la durée de vie moyenne des infrastructures est estimée à environ 65 ans. Ce qui, en d’autres termes, se traduit par un besoin théorique de financement de remplacement des équipements pour un montant de 1,7 milliard de francs par an (4,4 milliards si l’on y inclut les constructions).
Cette étude se veut une aide à la planification de la maintenance de ces différentes infrastructures. Si les équipements d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées sont en principe garantis par la perception de diverses taxes communales ou cantonales, il n’en va pas de même pour les ouvrages de protection contre les dangers naturels qui réclament des investissements plus conséquents : d’abord parce qu’on les a négligés pendant trop longtemps, ensuite parce que les changements climatiques vont sans doute accroître les besoins de prévention des dangers naturels. (Source : OFEV, Office fédéral de l’environnement)