"Le fait de dresser une liste des actions qui sont mises en place par des communautés de toutes tailles et de toutes latitudes, devrait permettre de démontrer que le mouvement de l’eau est en marche. Les actions montrent que pour les questions d’eau, quand la volonté existe, les solutions existent."
Voilà l’une des principales conclusions que tire le "Groupe Actions Eau" mandaté par le Conseil Mondial de l’Eau pour recenser, trier et analyser des centaines d’actions innovatrices menées dans le monde en matière de gestion des ressources en eau.
Mieux percevoir les enjeux locaux
Ce rapport de 163 pages est accompagné d’un CD-ROM contenant une base de données interactive des quelque 3000 actions sur lesquelles il a construit son analyse (base de données également disponible sur internet).
Les informations sur ces actions proviennent de "la communauté de l’eau" : elles ont été recueillies lors d’entretiens, de recherches sur Internet, de suggestions et de questionnaires par courrier, d’articles et de débats.
La base de données comprend des initiatives prises dans des pays industrialisés comme dans des pays en développement. Mais les rédacteurs du rapport ont choisi, ici et là, de se concentrer sur les seconds, "là où des actions sont le plus nécessaires".
Le "Groupe Actions Eau" note par ailleurs que l’un des principaux défis de son rapport a été de "regrouper les actions se jouant à échelle locale et mises en oeuvre par les autorités locales et les ONG".
Comme ce rapport devait être impérativement publié avant le 3e Forum mondial de l’eau de Kyoto (16-23 mars 2003), ses rédacteurs ont évidemment dû faire des choix : la base de données qu’ils publient, bien que largement représentative, ne constitue qu’un premier échantillon d’un travail qui sera poursuivi.
Des changements significatifs mais aussi d’immenses défis
Dans ses constats, le rapport note entre autres que "le changement le plus visible est une plus grande coordination sur les questions d’eau entre les secteurs".
D’autres changements significatifs ont été également relevés concernant "la plus grande participation des utilisateurs, un éventail plus large de fournisseurs, et un intérêt plus grand dans la gestion par bassin versant et la décentralisation".
Si cette "collecte des voix pour l’eau" démontre que bon nombre d’actions ont été lancées mais aussi qu’il reste beaucoup à faire pour prévenir la crise de l’eau. De ce point de vue, le rapport décrit un impressionnant enjeu :
"La charge qui pèse sur les pays en voie de développement est immense. Non seulement ils doivent relever le défi des réformes de l’eau, en même temps qu’ils préservent l’environnement - quelque chose que les pays développés n’ont pas fait.
Mais on leur demande aussi de réformer radicalement la gestion des services des eaux et d’accroître l’approvisionnement dans un temps beaucoup plus court que celui qui a été nécessaire aux pays industrialisés."
Dans ses recommandations, le rapport insiste en particulier sur trois points : d’abord, des politiques de décentralisation qui garantissent un accès de tous à l’eau et un renforcement des moyens et des compétences locales, ensuite un accroissement des moyens financiers, enfin un système de suivi et de contrôle qui permettent une évaluation régulière des besoins et des réponses qui leur sont apportées. (bw)