Selon le rapport de l’AEE (*) – « Ressources en eau de l’Europe – faire face à la pénurie d’eau et à la sécheresse » - l’Europe du sud continue certes de subir les problèmes de pénurie les plus sévères, mais le stress hydrique augmente également dans certaines régions du nord. Il faut s’attendre en outre à ce que le changement climatique entraîne une plus grande sévérité et une fréquence accrue des sécheresses, en particulier durant les mois d’été.
« En matière d’eau, commente Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’Agence, nous vivons au-dessus de nos moyens. La solution à court terme à la rareté de l’eau a consisté à extraire des volumes toujours plus importants de nos nappes de surface et souterraines. Cette surexploitation ne peut plus durer. Elle a de fortes répercussions sur la qualité et la quantité de l’eau restante ainsi que sur les écosystèmes qui en dépendent. Il nous faut diminuer la demande, réduire les volumes d’eau que nous prélevons et augmenter l’efficacité de l’utilisation que nous en faisons. »
Priorité : baisser la demande
La recommandation essentielle du rapport consiste à changer la philosophie de base de la gestion des ressources en eau, c’est-à-dire qu’il est temps de passer d’une gestion de l’augmentation de l’offre à celle d’une baisse de la demande. Ce qui implique la mise en œuvre de diverses stratégies et pratiques, telles que :
– La facturation de l’eau dans tous les secteurs, y compris l’agriculture, sur la base du volume utilisé
– Des stratégies gouvernementales qui se préoccupent avant tout de gérer les risques davantage que les crises
– Le renoncement aux cultures bioénergétiques, grandes consommatrices d’eau, particulièrement dans les régions touchées par la pénurie d’eau
– La promotion de techniques adéquates en faveur d’une utilisation efficace et durable de l’eau dans l’agriculture
– Le renouvellement des réseaux et des systèmes d’approvisionnement en eau de la population (la perte en eau due à des fuites peut ici et là dépasser 40 % de l’approvisionnement total).
– Le contrôle accru et efficace des extractions illégales d’eau, souvent à usage agricole et largement répandu dans certaines régions
– Des mesures d’incitation à l’exploitation d’autres sources d’approvisionnement en eau, telles que les eaux épurées, eaux grises et eaux de pluie récupérées. (Source : informations AEE)