Une équipe de chercheurs, emmenée par Günter Blöschl, directeur de l’Institut d’ingénierie hydraulique et de gestion des ressources en eau de l’Université de Technologie de Vienne (Autriche), a analysé les données recueillies entre 1960 et 2010 dans plus de 4’200 stations hydrométriques dans 38 pays européens. Elle a également comparé les précipitations, l’humidité des sols et les températures de manière à repérer les déclencheurs potentiels de ces changements des périodes de crues.
Les changements les plus importants se sont produits en Europe de l’ouest, le long de la côte atlantique entre le Portugal et l’Angleterre, où la moitié des crues se sont produites avec au moins quinze jours d’avance. Cela serait dû à une plus grande humidité du sol, alors que dans le nord-est de l’Europe, c’est la fonte des neiges qui a désormais lieu au tout début du printemps.
Selon Louise Slater et Robert Wilby, de l’Université anglaise de Loughborough, qui signent un article dans le même numéro de la revue Science [2], il est à craindre, si l’on ne prend pas les mesures d’adaptation nécessaires, que ces modifications de la saisonnalité des crues affectent profondément les rendements agricoles, la sécurité et le fonctionnement des infrastructures, la production hydroélectrique, les installations d’alimentation en eau potable et, de manière plus générale, la gestion des ressources en eau. Étant donné que les risques d’inondation pourraient très largement augmenter d’ici à la fin du siècle (jusqu’à 20 fois plus, prédisent certains experts), améliorer la mesure de ces changements saisonniers semble être "un pas dans la bonne direction". (Source : sciencenews.org et agences)