GEO-4, rédigé par près de 400 experts et révisé par un millier d’autres, évalue l’état de l’atmosphère, de la terre, de l’eau et de la biodiversité, décrit les changements intervenus dans les deux dernières décennies et identifie les actions prioritaires. Certes, il y a eu progrès dans le traitement de certains problèmes relativement simples et l’environnement fait partie intégrante des programmes politiques. Mais, constate le rapport, malgré ces avancées, les questions les plus difficiles à traiter et ce qu’il appelle « les problèmes persistants » sont loin d’avoir trouvé une solution. Pire, selon lui : aucun des problèmes majeurs soulevés dans le rapport « Notre futur commun » publié en 1987 par la Commission Brundtland ne connaît de prévisions d’évolution favorables. Ne pas traiter ces problèmes persistants peut anéantir tous les progrès accomplis et menacer la survie même de l’humanité.
Les ressources d’eau douce diminuent
Au cours des 50 dernières années, l’utilisation de l’eau douce pour l’agriculture, l’industrie et l’énergie a considérablement augmenté. Dans de nombreuses régions du monde, l’utilisation humaine de l’eau dépasse l’apport d’eau annuel moyen. Du fait de cet usage excessif de l’eau de surface et des nappes phréatiques, les ressources d’eau douce disponibles ne cessent de diminuer.
Pourtant, compte tenu des impératifs de la production alimentaire, les experts prévoient que l’utilisation d’eau dans les vingt prochaines années augmente de 50% dans les pays en voie de développement et de 18% dans le monde développé. D’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays qui connaîtront une pénurie d’eau. Selon le rapport GEO-4, « le fardeau croissant de la demande d’eau deviendra intolérable dans les pays qui connaîtront une pénurie d’eau ».
Déclin de la qualité de l’eau
L’eau est polluée par des pathogènes microbiens et des nutriments en quantité excessive et la contamination de l’eau reste la cause la plus importante de maladie et de décès à l’échelle mondiale. La pollution microbienne due à des installations d’assainissement inadéquates, à un mauvais traitement des eaux usées et aux déchets animaux est un problème majeur. L’inquiétude grandit également quant aux impacts potentiels des produits d’hygiène personnelle et des produits pharmaceutiques (tels que les analgésiques et les antibiotiques) sur les écosystèmes aquatiques. Sans parler des atteintes à la santé constatées aux abords des côtes contaminées par les eaux usées.
Écosystèmes aquatiques en danger
De nombreux écosystèmes côtiers et marins et la plupart des écosystèmes d’eau douce continuent à se dégrader ou à disparaître, ainsi que leurs bienfaits pour l’humanité. La perte des terrains marécageux, par exemple, a changé les régimes d’écoulement, fait augmenter les inondations et réduit l’habitat de la faune. Les espèces d’eau douce et marine disparaissent plus vite que celles des autres écosystèmes. L’introduction d’espèces exotiques invasives a également perturbé les communautés dans de nombreux écosystèmes d’eau douce et côtiers.
Cycle de l’eau et changements climatiques
Sur le long terme, le cycle mondial de l’eau est perturbé par les changements climatiques, d’où de nouveaux dangers pour le bien-être humain et la santé des écosystèmes aquatiques nécessaires à la vie. Le réchauffement des océans et les changements des courants de surface modifient les tendances des précipitations. Faune et flore d’eau douce et marines s’en trouvent affectées. La multiplication et l’aggravation des sécheresses et des inondations sont la cause de malnutrition et de maladies hydriques, sans parler de la destruction des moyens de subsistance.
Problèmes simples sans réponses
Les experts du Programme des Nations Unies pour l’environnement disent ne pas vouloir peindre le diable sur la muraille : « l’objectif n’est pas de présenter un scénario catastrophe, mais un appel urgent à l’action ». N’empêche. Le bien-être de milliards de personnes dans le monde en développement est menacé et des problèmes relativement simples restent sans solution. Les réponses sont souvent lentes et ne prennent pas en compte l’ampleur des défis posés. Le principal étant, peut-être, que la planète vit aujourd’hui bien au-dessus de ses moyens. (Source : informations PNUE)