A propos du Valais, il convient d’abord de rappeler que les glaciers ont eu une influence déterminante non seulement sur son environnement, mais aussi sur les activités de sa population et sur sa culture.
Ce que rappelle Jean-Jacques Rey-Bellet, président du gouvernement cantonal : "si la population valaisanne a pu survivre en montagne depuis quelque dix mille ans et si le Valais a connu plus récemment un intense développement agricole, nous le devons aux glaciers".
Des glaciers qui font office de château d’eau : ils alimentent les réseaux d’irrigation, font tourner moulins et scieries, remplissent les barrages hydroélectriques et attirent les touristes ! Ce n’est pas par hasard que les premiers hôtels valaisans ont été construits à proximité des glaciers où, désormais, les skieurs vont pratiquer leur sport favori jusqu’en plein été.
Aujourd’hui, les glaciers reculent, parfois de manière assez spectaculaire. Et l’impact de leur fonte va sans aucun doute accroître le risque de dangers naturels. D’où la décision prise il y a cinq ans par le gouvernement valaisan de dresser un inventaire des glaciers dangereux.
51 glaciers à risques
Résultat de l’inventaire valaisan des glaciers dangereux : 51 glaciers présentent un danger potentiel et 29 d’entre eux menacent de causer des dommages à court et moyen terme (dans les 10 à 20 prochaines années).
Les onze catastrophes glaciaires recensées depuis 1595 ont causé la mort de 415 personnes. On a dénombré 40 événements naturels ayant coupé une voie importante de communication, 35 ayant touché une ou plusieurs maisons d’habitation permanente, 72 ayant provoqué des dégâts matériels à diverses installations (prises d’eaux, chemins de fer, bâtiments et terrains agricoles, etc).
De l’importance de bien calculer les coûts de prévention
Les zones à risques étant connues, il s’agit maintenant de planifier les mesures de prévention et de protection. Pour Martin Funk, glaciologue et professeur à l’EPFZ, cela doit se faire de manière durable, c’est-à-dire en déterminant "le degré de sécurité en fonction de son prix", car les moyens financiers sont limités.
Et d’expliquer qu’une nouvelle méthode sur la gestion des risques glaciaires a été mise en place en Valais dans le cadre du projet de recherche européen "Glaciorisk" (2001-2003). Une planification des mesures de protection a été établie pour les 10 glaciers présentant les plus grands risques et différentes mesures de protection ont été envisagées sous l’angle de leur rapport coûts/efficacité.
Mais, pour Martin Funk, une chose paraît de toutes façons sûre et certaine : "les risques glaciaires ne pourront être réduits de manière efficace sans grandes dépenses". (bw)
À consulter : Glaciers valaisans : évolution et risques,
dossier de la conférence de presse officielle
(site de l’État du Valais)