MINERVE. En clair : Modélisation des Intempéries de Nature Extrême, des Retenues Valaisannes et de leurs Effets. Ce système, dans sa conception de base, repose sur les prévisions météorologiques et sur la modélisation hydrologique des bassins versants naturels. Il prend également en compte l’impact des aménagements hydroélectriques.
Les chercheurs de l’EPFL ont saisi dans un programme informatique toutes les données utiles relatives aux barrages et aux principaux cours d’eau du canton. Minerve, à partir des prévisions météorologiques de MétéoSuisse (précipitations et températures), calcule ensuite les débits jusqu’à 72 heures en avance. Cet outil d’aide à la décision permet alors, par d’éventuelles actions anticipées, de limiter les dommages lors de la crue.
Un outil complémentaire à la 3e correction du Rhône
Minerve et une gestion optimisée des retenues d’eau permettront évidemment d’atténuer les crues et d’en réduire considérablement les risques, mais ne résoudront pas pour autant tous les problèmes. Les bassins versants des barrages valaisans, de l’ordre de quelque 1430 kilomètres carrés dont la moitié est faite de glaciers, ne représentent en effet qu’un petit tiers de tout le territoire cantonal. Les travaux d’aménagement du Rhône, prévus dans le projet de 3e correction du fleuve, ainsi que la conception de débordements contrôlés, restent des impératifs de toute première importance.
Ce nouvel outil requiert à la fois la mobilisation de toutes les compétences - météorologues, hydrologues, hydrauliciens, informaticiens, gestionnaires de barrages, chargés de sécurité, etc. – et la coopération à tous les niveaux de décisions de l’administration du canton et des communes. On comprend, dans ces conditions, que les autorités valaisannes prennent soin de faire connaître au mieux ce système informatique.
« Tout ne fonctionnera pas, certes, du premier coup », déclarait le 11 janvier le conseiller d’Etat Jean-Jacques Rey-Bellet, lors de la première présentation officielle du projet. « Mais si l’on veut que Minerve soit opérationnel dès 2008, le dialogue doit s’installer dès maintenant et il serait opportun d’envisager des exercices communs, afin de se tenir prêt pour la prochaine crue. »
Tout cela a un prix. Le chef du Département valaisan des transports, de l’équipement et de l’environnement, a rappelé à ce propos que ce ne sont pas moins de 20 millions de francs qui sont en moyenne investis chaque année dans des projets de prévention contre les crues. Quant à la 3e correction du Rhône, elle impliquera des dépenses de l’ordre de 50 millions de francs par an, sur 20 à 30 ans. (bw)
(Source : Communiqué État du Valais – EPFL)