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22 octobre 2010.

La pêche en eau douce : une ressource vitale pour les populations des pays en développement

Dans un rapport qu’il publie conjointement avec l’ONG World Fish (...)

Dans un rapport qu’il publie conjointement avec l’ONG World Fish Center, le PNUE, Programme des Nations Unies pour l’environnement, rappelle l’importance vitale de la pêche continentale pour l’alimentation et les revenus des habitants des pays en développement.

Mais la surpêche soutenue de ces 40 dernières années au niveau mondial et les changements climatiques rapides remettent en cause la viabilité future des stocks de poissons. Le rapport cite différentes menaces : l’affaiblissement des débits, la modification des périodes d’inondations saisonnières, la perte d’habitat et des lieux de reproduction causés par des barrages, l’agriculture non durable et la surexploitation de l’eau douce.

Globalement les rivières et les lacs offrent chaque année quelque 13 millions de tonnes de poissons, peut-être même plus du double si l’on prend en compte les captures non déclarées. Cette activité génère 60 millions d’emplois dans le secteur pêche, mais aussi dans d’autres secteurs qui en dépendent. La moitié de ces emplois sont occupés par des femmes.

C’est principalement en Asie (75%) et en Afrique (25%) que sont pratiquées les activités de pêche continentale. Il s’agit en grande partie de produits consommés à l’échelle nationale, ce qui souligne l’importance vitale de ce type de pêche pour les populations et pour l’économie des pays en voie de développement.

D’une part, la consommation régulière de poisson joue un rôle essentiel dans l’alimentation, notamment des enfants, grâce à son apport de protéines et de micronutriments. D’autre part, les poissons jouent un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Leur consommation de plancton, de plantes, insectes, petits poissons et autres, est essentielle à la stabilité et à la résilience des habitats fluviaux et lacustres.

Mais, avertit Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, il serait temps de se préoccuper de l’avenir de ce secteur oublié de la pêche : "Alors que la pêche maritime est sous surveillance accrue, celle dans les fleuves et les lacs fait rarement appel à la communauté internationale, un oubli qui pourrait potentiellement avoir des conséquences profondes ".

Il faut bien convenir en effet de toute une série de faits qui ont des impacts négatifs sur la pratique de la pêche continentale : l’urbanisation et la construction de routes, la construction de barrages et la surexploitation de l’eau, la pollution due aux rejets des eaux usées et le changement climatique, etc.

Le rapport exhorte donc les pays à adopter une « approche écosystémique » de la gestion des eaux intérieures et de la pêche : il s’agit avant tout de réduire la pollution et les pratiques de pêche destructrices, de renforcer les débits fluviaux, de restaurer les habitats et de protéger les zones humides. (Source : PNUE)

 Le rapport Blue Harvest : Inland Fisheries as an Ecosystem Service (UNEP- WorldFish Center) est disponible en téléchargement sur le site du World Fish Center




Infos complémentaires

:: En bref

 La Chine, le Bangladesh, l’Inde et le Myanmar sont les premiers producteurs de pêche intérieure : plus de cinq millions de tonnes de récolte par an.
 16 autres pays, dont la République démocratique du Congo, l’Egypte, le Kenya, le Mali, l’Ouganda, le Cambodge, l’Indonésie, les Philippines et le Vietnam capturent plus de 100’000 tonnes par an.
 En Inde, 5,5 millions de personnes travaillent dans le domaine de la pêche et des secteurs qui en dépendent. Au Bangladesh, on estime ce nombre à 2,2 millions. Au Nigeria à 1,7 millions.
 Les plus grosses captures se font dans le bassin inférieur du Mékong où elles sont estimées à plus de deux millions de tonnes, pour une valeur globale qui peut dépasser les 7 milliards de dollars sur les marchés de détail.
 Au Bangladesh, plus de 40% de la production totale de poisson provient de la pêche continentale et dans les zones rurales jusqu’à 80% des ménages pêchent des poissons pour nourrir la famille : c’est souvent la seule source de revenus pour les populations sans terre.
 En Afrique, le bassin du lac Victoria produit un peu plus d’un million de tonnes chaque année. Les recettes d’exportation de la perche du Nil étaient supérieures à 300 millions de dollars en 2007.
 Sur les rives du Barotse en Zambie, les ménages gagnent 180 dollars par an grâce à la pêche, 120 grâce à l’élevage et un peu plus de 90 grâce aux cultures. (Source : rapport PNUE)

Mots-clés

Glossaire

  • Interconnexion

    Pour assurer la continuité de l’approvisionnement de la population en eau potable de la meilleure qualité possible et en quantité suffisante, un distributeur doit disposer d’une ou plusieurs interconnexions de secours avec un ou plusieurs réseaux de distributeurs voisins. C’est l’une des solutions qui permet de garantir en permanence la sécurité d’une exploitation en cas d’accident ou en période de crise.

Mot d’eau

  • Jamais la même eau

    « Le cours de la rivière qui va jamais ne tarit, et pourtant ce n’est jamais la même eau. L’écume qui flotte sur les eaux dormantes tantôt se dissout, tantôt se reforme, et il n’est d’exemple que longtemps elle ait duré. Pareillement advient-il des hommes et des demeures qui sont en ce monde. » (Kamo no Chōmei, poète japonais, 1155-1216, "Hōjōki")


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