Ce rapport - le premier du genre pour cette agence régionale - a été établi sur la base de 3 millions d’analyses menées durant une année dans les bassins versants du Rhône, de la Saône et des fleuves côtiers de la Méditerranée et de la Corse. Dans cet espace, quelque 1’500 points de surveillance permettent de suivre la qualité des cours d’eau, des nappes souterraines et des plans d’eau et de les analyser en prenant en compte plus de 800 paramètres.
Certes 51 % des cours d’eau de ces bassins versants affichent un bon état écologique. Mais ce diagnostic positif ne peut cacher le revers de la médaille : aujourd’hui, dit le rapport, la pollution par les pesticides et les altérations physiques des rivières représentent d’importants facteurs de dégradation de la qualité des eaux.
Même en petite quantité, les micropolluants sont toxiques pour l’homme, la faune et la flore aquatiques. Le rapport pointe du doigt le plus répandu des pesticides, à savoir le glyphosate, un herbicide utilisé par les agriculteurs, les collectivités et les particuliers. Mais, fait plus alarmant encore, 6 pesticides interdits d’usage depuis 2003, dont l’atrazine, se retrouvent dans 60% des rivières et 45% des nappes souterraines. Ces pollutions aux pesticides obligent certaines collectivités à des traitements qui entraînent des coûts importants.
Deux tiers des rivières en mauvais état écologique ont subi de graves déformations physiques par la modification de leur débit, la construction de digues, de seuils et de barrages, etc. et cela non seulement nuit à la migration et à la reproduction de plusieurs espèces de poissons, mais peut provoquer des dégénérescences et des disparitions. Ces transformations diminuent par ailleurs la capacité des rivières à s’épurer et à retrouver la qualité de leur milieu de vie après une sécheresse ou une pollution.
Bonne nouvelle tout de même : la modernisation des stations d’épuration a permis de diviser par dix les concentrations en ammonium (un indicateur du niveau de traitement des eaux usées) dans les cours d’eau. Même constat pour la concentration en phosphates grâce à leur interdiction dans les lessives. Ces progrès ont permis un net recul de l’eutrophisation et une amélioration du peuplement des fonds des rivières en invertébrés. (Source : Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse)
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