C’est en comparant les rapports isotopiques entre l’hydrogène (H) et l’un de ses isotopes, le deutérium (D) - il faut donc oublier ici la formule H2O, qui n’est pas la seule à définir les propriétés chimiques de l’eau - que les astrophysiciens arrivent à ce genre de conclusions et c’est le genre d’analyse que peut faire le spectromètre Rosina conçu par l’Université de Berne et installé à bord de la sonde spatiale Rosetta.
Selon les résultats des analyses des molécules d’eau captées à proximité de Tchouri, le rapport D/H y serait trois fois plus élevé que celui mesuré sur Terre, et même une des valeurs les plus élevées jamais mesurées dans le système solaire. Il semble donc « fortement improbable », constate Kathrin Altwegg, que des comètes du même type que Tchouri puissent être à la source de l’eau terrestre.
Les scientifiques marquent ainsi un point dans leurs recherches sur l’origine de l’eau sur la Terre, mais ils sont encore loin d’avoir trouvé réponse à leur question. L’hypothèse selon laquelle cet élément liquide et vital a été apporté par des corps célestes reste à vérifier.
(*) K.Altwegg and al., "67P/Churyumov-Gerasimenko, a Jupiter family comet with a high D/H ratio",
Science, 10 december 2014
– Comète : corps astral, plus ou moins sphérique et pouvant atteindre une dizaine de kilomètres, dont le noyau constitué de glaces et de poussières génère, à l’approche du soleil, une atmosphère brillante (chevelure) laissant parfois une double et longue traînée lumineuse (queues)
– Astéroïde : corps du système solaire de forme irrégulière et de taille variable (de quelques dizaines de mètres à plusieurs centaines de kilomètres), composé de roches, de métaux et de glace.