Au début du 19e siècle, pour remédier aux crues de plus en plus fréquentes qui menaçaient la plaine en aval de Glaris, un projet voit le jour à l’initiative notamment du politicien et scientifique zurichois Hans Conrad Escher. Un premier canal de 6,5 km (inauguré en 1811 et qui porte aujourd’hui le nom de son promoteur) est construit pour relier le cours supérieur de la Linth de Mollis au lac de Walenstadt. Cinq ans plus tard un second ouvrage – le canal de la Linth proprement dit – est aménagé sur 17 km, du lac de Walenstadt au lac de Zurich.
Dans les années 1980 et 1990, des inondations commencent à révéler d’importantes faiblesses dans ces aménagements et il devient alors de plus en plus évident qu’ils devront être assainis pour continuer à remplir leur fonction de protection des terres, des infrastructures et autres biens publics et privés.
L’assainissement de l’ouvrage de la Linth est l’un des premiers projets modernes de gestion intégrée des risques et de protection contre les crues sur un grand système fluvial dans une vallée alpine ou préalpine. En cas de crue majeure, le débordement du canal principal est évité grâce au déversement contrôlé des masses d’eau dans des chenaux d’évacuation secondaires, élargis et aménagés de manière naturelle.
Grâce aux travaux menés depuis 1999, de nouveaux habitats sont apparus dans le cours d’eau et sur ses berges, tandis qu’à proximité du canal, de larges surfaces ont été valorisées écologiquement, permettant ainsi de recréer un paysage proche de l’état naturel. De nouveaux chemins, routes et places de stationnement permettent d’explorer les zones de détente et de loisirs.
En Suisse, la protection contre les crues est certes une tâche commune de la Confédération et des cantons, mais le projet Linth 2000 – qualifié aujourd’hui de modèle de durabilité - n’aurait pu être mené à terme sans la participation des agriculteurs et autres propriétaires fonciers directement concernés, des communes et des associations. Au final, la contribution fédérale au nouvel ouvrage s’élève à quelque 55 millions de francs et celle des cantons de Saint-Gall, Glaris, Schwyz et Zurich à 68 millions de francs.
À noter que depuis 2004 et l’entrée en vigueur d’un concordat entre les cantons de Glaris, Schwyz, Saint-Gall et Zurich, l’ouvrage de la Linth relève directement de la compétence de ces quatre cantons. L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) s’est pour sa part impliqué activement dans la conception et l’élaboration du projet afin qu’il réponde à des exigences de durabilité et de sécurité. (Sources : OFEV, Linthwerk)
– Site officiel de l’Ouvrage de la Linth (en allemand) : www.linthwerk.ch
– En savoir plus sur le site de l’OFEV
(*) Un merci tout particulier à Markus Jud, ingénieur en chef du projet Linth 2000, qui nous a aimablement communiqué les photos de cette page.